1 Août 2013
"Bonjour, je m'appelle Ana et je remplace au pied levé ma colocataire rédac-chef du journal de l'université pour interviewer un jeune et fascinant chef d'entreprise -alias Christian Grey" (déjà là ça sent pas l'arnaque à plein nez), "Oh mais comme il est beau et quelle est cette sensation que je ressens dans ma culotte ?!? Je suis toute troublée ! "
Évidemment, la Ana est une sorte de boulet intersidéral, que ça doit la rendre touchante et permettre l'identification des lectrices en mal de (conte de fées ?). Histoire de les conforter dans un monde manichéen où les gens ne se définiraient que par leur maladresse ("Ohhhhh ! Elle est comme moi !!!") et qu'ils n'ont pas d'autres qualités à côté (car, non, ma grande, tu as beau péter tout ce que tu touches, c'est pas ça que l'on apprécie chez toi : c'est ton humour, ton après-shampooing framboise-monoï, ta recette des spaghetti-bolognaise aux palourdes, ton aptitude à nouer des queues de cerises sans utiliser tes mains, ta gentillesse, ta souplesse et/ou ta disponibilité).
Je passe sur le fait qu'elle est sensée écrire une thèse, plus produit "débile mais pas trop" résumé en trois mots parce que c'est pas ça le sujet et que c'est le genre de trucs auquel on peut très bien ne consacrer que 20mn tous les 2 jours entre 3 et 4h du matin.
Et aussi sur le fait que son meilleur ami, un dénommé José, est une sorte de beau gosse total ("il était grand, il était beau, il sentait bon le sable chaud"... Air connu), passionné de photo (ce qui veut dire potentiellement pas con, voire sensible, mais rejeté par les personnalités populaires du campus, à l'instar des membres du club d'échec, parce que pas capitaine de l'équipe de foot... Un peu comme "la moche" des teen-movie qui, quand elle se détache les cheveux et quand elle enlève ses lunettes -et que bizarrement, même sans lentilles de contact, elle ne se prend pas tous les poteaux du coin- devient immédiatement la bombe sexuelle du bahut avec supplément "grandeur d'âme" parce qu'elle était moche avant).
Bref, le bel hidalgo ne l'intéresse pas, la Ana, que c'est même "comme un frère" pour elle (ou la quintessence de la friend-zone).
Mais revenons à notre agneau. Pour compléter son emploi du temps déjà surchargé (les cours (?), sa "thèse", les services rendus à sa cops, ses préoccupations métaphysiques -genre "c'est pas que l'amour charnel ne m'intéresse pas mais je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui me fasse vibrer et que c'est pour ça que je suis pure et fraîche et que je sens bon la rosée du matin"- et ses pseudo-rêves érotiques qu'elle ne nomme pas ainsi parce qu'elle ne sait pas ce que c'est, bougresse innocente !), elle bosse dans une sorte de Casto, où elle se dit qu'elle est bien tranquille et que c'est pas là que le Cricri viendra la trouver et que, heureusement, vu comment elle est passée pour une conne lors de leur entrevue à se vautrer comme une vieille merde. Et vlatipa que le Cricri en question se pointe au magasin (oh-Ben-ça-tombe-bien-alors !!!) :
"Bonjour Madame, je viens acheter, du matériel de bricolage" (pendant bondage du plombier qui vient réparer la machine à laver)
"Oui, bien sûr M'sieur, que puis-je faire pour satisfaire le moindre de vos désirs les plus fous ?" (Voix de fausset)
"Oh ohhhh ! Petite catin !" Pensa-t-il, de sa voix suave qui donne des papillons dans le string, "il me faudrait des liens, du chatterton et de la corde".
"Ohhh !!! C'est quand même étonnant qu'un homme de son rang veuille rafraîchir lui-même sa maison !", pensa-t'elle, avec la tête penchée sur le côté en signe de "c'est mignon-tout-plein", pauvre ingénue, "mais, en tant que professionnelle de la profession qui bosse chez Brico depuis 4 ans, je me demande quand même bien ce qu'il va pouvoir ravaler avec tout ça ?!?"...
Dois-je être vulgaire ? Non.
Alors je proposerais juste : ton intérieur ma chérie...
Mais ça, seul l'avenir nous le dira : va falloir lire la suite !
(Ben oui, y'a pas de raisons pour que je sois la seule à avoir les yeux qui saignent) :