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Un résumé complet et rigolo de GREY, Cinquante nuances de Grey par Christian de E.L. James

Un résumé complet et rigolo de GREY, Cinquante nuances de Grey par Christian de E.L. James

C'est l'histoire d'un petit garçon de presque 30 piges, PDG d'une boîte qui en rachète d'autres à l'agonie pour soit les remonter soit les démanteler et les revendre en pièces détachées et qui donne à manger aux petits enfants qui meurent de faim, capricieux, égoïste, égocentrique, obsédé sexuel, autoritaire, tyrannique, maniaque du contrôle, esclave physiquement et psychologiquement de son propre pénis, totalement bloqué entre le stade sadique-anal et le stade phallique, un bon gros connard suffisant, extrêmement sûr de lui et blasé par son pouvoir de séduction (ce qui est un poil en contradiction avec le côté "milliardaire altruiste").

Christian Grey est donc un homme très occupé (qui passe son temps à repousser tous ses rendez-vous pour pouvoir chercher peinard des citations dans des bouquins qu'il veut offrir à une nana qu'il veut se taper), qui fait plein de cauchemars atroces de son enfance terrible avec sa "pute camée" de mère biologique (où on comprend son obsession des voitures parce qu'un jour il en a paumé une sous le canapé...).

Il se fait donc interviewer par Ana (qui n'a rien à foutre là), qui est insupportablement maladroite mais comme elle est jolie et bien foutue sous ses fringues moches, ça lui fait des trucs tout bizarres dans son caleçon et comme elle est exaspérante ça lui donne plein de raisons de lui foutre des branlées.

Et après ça, il ne pense plus qu'à une chose : la traquer, la retrouver, la baiser.

Il demande à son détective privé perso de monter un dossier sur elle (dossier qui tient sur un feuille A4 tellement sa vie est riche et passionnante mais qu'il va mettre un temps fou à lire et à relire... Et à relire encore), il la retrouve dans la quincaillerie où elle bosse, lui propose de faire une séance photo pour illustrer l'interview, s'aperçoit pendant la-dite séance que José le photographe est totalement fou d'elle, ce qui titille son instinct de mâle alpha, puis l'invite à boire un thé (PAS UN CAFÉ !!!), la sauve in extremis de l'impact d'un cycliste, se rend compte de l'électricité qu'il y a entre eux mais aussi qu'elle est mega conne et romantique, se fait violence pour ne pas lui manger la bouche en pleine rue, se dit qu'elle n'acceptera jamais ces petits projets d'éclatage de tronche, la refoule ce qui la vexe grave. Tout ceci entre-coupé par ses pensées salaces sur le comment il s'y prendrait pour la défoncer.

De tout ça il ressort qu'elle ferait tout de même une parfaite soumise :

• il s'amuse à lui acheter du matériel extrêmement tendancieux en lui disant que c'est pas pour bricoler, et se rend compte qu'elle est on ne peut plus innocente et naïve (bref que c'est une belle petite courgette).

• il s'aperçoit à quel point elle est timide et effacée puisqu'elle ne s'entoure que de personnes au caractère fort (comme Kate) qui nourrissent et amplifient son sentiment d'infériorité.

Alors qu'il critiquait quelques pages avant le côté nunuche de la littérature anglaise, il se plonge dans sa bibliothèque king size (de la taille d'un grand 2P) pour trouver des éditions originales des bouquins préférés de la courgette et laisse son esprit divaguer sur les similitudes entre les héros de ces romans et lui-même... (Et il est où le mâle dominant ?).

Bref, il lui fait envoyer les livres et attend désespérément son appel en faisant une rando en VTT près de là où elle habite (histoire de pouvoir rappliquer dans la seconde si elle lui envoie des signaux favorables), avec son frère Elliott (où on apprend que c'est un gros queutard "éco-guerrier"... Un mec qui aime le cul et les panneaux solaires quoi).

Et ensuite : coup de fil (quand elle est bourrée au bar), détective privé (qui arrive à géo-localiser l'appel), tentative désespérée (de José-la-friendzone), gerbe, rencontre Kate-Elliott, Cricri qui ne supporte pas d'être toucher mais qui prend sur lui pour aller danser sur la piste bondée avec Ana...

On se demande d'ailleurs si l'auteure ne profite pas de ce quatrième tome pour corriger et expliquer les aberrations du premier.

Et on apprend que si Cricri ramène l'alcoolo d'un soir dans sa chambre d'hôtel et non chez elle c'est parce qu'il a peur qu'elle dégueule dans sa bagnole.

Il la déshabille et l'observe, en position "étoile de mer" sur le lit (c'était prémonitoire) et remarque qu'elle a un bleu sur le genou qu'elle a dû se faire en se ramassant la gueule en entrant dans son bureau lors de l'interview.

Depuis, elle est marquée… comme moi.

J'ai mal à ma littérature.

Le lendemain, ils ont exactement la même discussion que dans le tome 1 (forcément) et, une fois sous la douche, le Cricri (qui ne peut pas se branler sinon Elena, la copine de sa mère adoptive dont il a été le soumis étant ado, ne sera pas contente... Pas traumatisé du tout) se met à penser :

Elle est totalement innocente. Sans doute n’a-t-elle jamais connu autre chose que les pelotages maladroits.

Mais dans ce cas, pourquoi sera-t-il choqué un peu plus tard d'apprendre qu'elle est vierge (sauf si l'auteure a changé sa réaction entre les deux bouquins) ?

Lors du petit déjeuner, ils se cherchent mutuellement, il l'engueule parce qu'elle a les cheveux mouillés, elle lui dit qu'elle n'a pas trouvé le sèche-cheveux, ils conviennent d'un nouveau RDV pour le soir même, et elle retourne dans la chambre et commence à se sécher la tignasse (avec le fameux séchoir magique de l'hôtel Heathman qui apparaît toujours après les petits-déjeuners), pendant que lui rêve de lui faire une tresse (ça a des joies simples un PDG sadique).

Bref, en attendant, le Cricri pense, repense, et repense encore à Ana, à quel point il veut qu'elle signe ses putains de papiers pour qu'il puisse la ligoter, la posséder dans tous les sens et par tous les trous, la punir pour son insolence etc... Et il est aussi chiant qu'elle dans le premier opus !

Le soir venu, hélico, salle de jeux, signature de l'accord de confidentialité, lecture du contrat dominant-soumise, aveu de virginité (OMG !!! Je suis trop choqué et en colère alors que je l'avais compris il y a quelques pages mais que je l'ai complètement oublié !), dépucelage.

Il observe sa peau laiteuse comme une toile vierge et il aimerait tellement la scarifier « avec les fines zébrures d’une cravache » (ça fait pas du tout serial killer ça), il détache ses cheveux :

— Mm, j’aime les brunes.

J'avoue, j'avais mal lu le dernier mot.

Elle n’a sans doute jamais vu de pénis en érection.
— N’aie pas peur. Toi aussi, tu t'agrandis.

Classe...

Entre chaque coup de rein, je prononce un mot :
— Tu. Es. Si. Douce. J’ai. Envie. De. Toi. Tu. Es. À. Moi.

Ri-di-cule.

Bref, il se réveille en pleine nuit et décide de jouer du piano. Ce qui réveille forcément toute la baraque :

— C’est sublime, mais très triste. La mélodie est tellement mélancolique.
Mélancolique ? Ce n’est pas la première fois qu’on me qualifie ainsi.

Non mais elle parle de la musique Ducon.

Ils déjeunent et lui, il dresse des listes : Sa chatte, Check. Le lit, Check. La nuit, Check. Maintenant, sa bouche, de jour et sur l'îlot central de la cuisine, ou dans la baignoire, il se tâte (comme elle vient de perdre sa virginité, il en a conclu qu'elle a mal (alors qu'elle n'a jamais répondu à sa question) donc il donnerait presque dans la charité et la grandeur d'âme, s'il ne répétait pas depuis le début du bouquin qu'il a envie de se faire sucer à chaque fois qu'elle se mord la lèvre inférieure... Soit toutes les 5mn).

Dire qu’elle n’a jamais pris un bain avec un homme…

Ouais bon, c'est pas non plus donné à tout le monde d'avoir une piscine olympique dans sa salle de bains.

Il la lave jusqu'à ce qu'elle soit "écumante", ça les excite (« Gonflant sous elle, mon corps lui fait écho. » wouf) et puis il lui demande de lui laver la bite :

Là, ça ne m’ennuie pas qu’on me touche.

Tu m'étonnes !

Elle lui fait "une pipe d'anthologie" puis il lui roule des galoches :

Explorer sa bouche avec ma langue, goûter mon foutre dans sa bouche.

Francis Lalanne

Ensuite ils vont dans la chambre :

Je lui caresse les couettes.
— Tu as l’air tellement jeune comme ça.
Mais ça ne risque pas de m’inhiber.

Juste crade.

Puis il lui attache les mains avec sa cravate (la même que sur la première de couverture de Cinquante nuances de Grey, c'est dingue !), la fait miauler (comme dans Quand Harry rencontre Sally), lui "butine" les poils de cul, lui mord les "coussinets" des orteils, lui bouffe la chatte (pour filer la métaphore zoophile) et la baise jusqu'à ce qu'elle « explose autour de [lui] » (avec de la viande collée aux murs partout ?).

Là, ils entendent du bruit :

— Ciel ! Ma mère.

"Ciel" ? Vraiment ?!?

Alors il décide de la lui présenter (incohérence #76) :

Je parie que ma mère sera folle de joie.

... De rencontrer ma nouvelle esclave sexuelle potentielle ! Oh oui ! Oh oui ! Oh oui !!! Je suis tout excité et je parle avec une voix suraiguë en agitant mes petits poings et en rougissant comme une collégienne, hihihiiii !

Sa mère lui dit qu'elle passe juste prendre un café puis :

— Tu veux du café ?
— Non merci, mon chéri.

Facepalm de bronze été 2015.

Maman Grey s'en va, Ana répond au téléphone à José (ce qui a le don de faire péter les plombs à notre psychopathe) et Cricri demande à Ana de bien étudier les termes du contrat via le web pour tout bien qu’elle comprenne toute l'étendue de la nomenclature des différents ustensiles qu'il souhaite insérer dans son anatomie...

— Oh, mais je n'ai pas d'ordi à la maison... Bon ben c'est pas grave, je me connecterai de la salle info de la BU de la fac... (Ouh laaaa, malheureuse, tu ne sais pas dans quoi tu t'engages ! Je vais plutôt missioner un de mes larbins corvéable à merci même le dimanche pour t'en procurer un !!!).

Là, il la ramène chez elle à Portland, lui donne RDV pour le mercredi soir, s'installe à l'hôtel, court, fait semblant de bosser entre deux divagations pornographiques sur Ana, détaille l'intégralité de chacun de ses menus (« La morue est très appétissante. »), pense à Ana, retourne courir, envoie des mails, repense à Ana, lui demande encore de se documenter sur les termes du contrat, re-repense à Ana. Bref, c'est chiant comme la pluie.

Et puis il reçoit THE mail :

D’accord, j’en ai assez vu.
Ciao, c’était sympa de faire ta connaissance.

Quelle impudence ! Je me sens très partagé... "Schismé" même : d'un côté je suis très colère et vexé qu'elle ait l'audace de me larguer, et d'un autre je suis tout triste parce que je l'aimais bien mon jouet tout neuf... En gros j'ai envie de pleurer en écoutant "All by myself" mais tout en fracassant le mobilier de ma chambre d'hôtel... Ahhhh ! Tout est si confus dans ma tête !!!

Du coup il prend les tours direct, et part la trouver à son appart pour la baiser (c'est vrai que ça sonnait complètement comme une invitation).

Il se pointe donc chez elle, se fait indiquer sa chambre par la Kate et reste là, à l'observer lire le contrat en écoutant de la musique, comme un dangereux prédateur prenant plaisir à détailler sa prochaine victime... Alors forcément, quand elle se retourne elle fait un putain de jump scare !

— Ahhhhhhh !!!!!

— Bonjour, c'est pour baiser...

— Ah... Ok !

— Et je ne suis pas content.

— Oh allez quoi, c'était pour déconner !

— Christian pas déconner, Christian avoir subi ablation second degré à la naissance, Christian pas drôle, Christian pas équipé pour, Christian pas aimer qu'on se foute de sa gueule.

Alors c'est ce qu'ils firent (baiser pas se foutre de sa gueule).

Après ça elle lui dit qu'elle réfléchit encore au contrat, elle se fâche parce que Cricri parle encore à Elena (Christian pas supporter Ana parler autres garçons mais Christian pas comprendre jalousie Ana... Christian être vraiment très gros bœuf).

Elle met le doigt sur mes contradictions.

Cinquante nuances de folie mon cul : 50 nuances de connerie oui !

Elle lui demande s'il reste dormir ("et puis quoi encore ?"), il refuse, elle le vire. C'est fou parce que dans l'histoire, du point de vue d'un maniaque obsessionnel, elle est nettement moins docile et niaise la courgette, « une soumise qui domine » (pfffffft ! Court-jus cérébral)... Tandis que, de son point de vue à elle, elle était juste conne, immature et capricieuse...

Et après ils discutent par mail du contrat (que l'auteure nous refourgue en INTÉGRALITÉ, histoire de noircir de la page, ce qui était déjà affreusement emmerdant dans le tome 1).

Alors je ne sais pas si c'est le fait de m'être retapé une seconde fois la lecture de ce putain de contrat (des fois qu'il y ait des trucs marrants rajoutés... Ce qui n'est donc pas le cas) ou si c'est celui de savoir pertinemment qu'elle ne le signera jamais mais à partir d'ici, chaque page est une souffrance, chaque phrase est un supplice, chaque ligne donne envie de chialer, d'hurler, de s'arracher les yeux puis de se rouler en boule dans un coin en se berçant et en fredonnant "You are my sunshine" :

• il fait une visioconférence avec sa collaboratrice qui fait tourner la baraque plus ou moins toute seule (plutôt plus que moins d'ailleurs) et qui lui demande en gros ce qu'il fout à Portland et à laquelle il répond clairement qu'il est là pour une "fusion" mais pas pour le travail (hé, hé, t'as compris le sous-entendu, hein ? Hé ! T'as compris ? Et dis, t'as compris ? T'as compris ou je te fais un dessin ?)

• il râle parce que sa mère (qui ne l'avait jamais vu avec une fille et qui pensait donc qu'il était gay) l'appelle et lui demande des nouvelles d'Anastasia... Mais en même temps il n'avait qu'à pas la lui présenter, bordel ! Il s'attendait à quoi ? (Je ne vois pas du tout pourquoi ma mère réagit de façon hystérique, c'est juste ma future soumise même si elle ne le sait pas et ne le saura jamais et que je la lui ai présentée avec tout l'enthousiasme du mec complètement in love).

• depuis qu'il a rencontrée Ana, elle n'a jamais cessé de ramener sa gueule, de tout discutailler, de tout négocier... Comment peut-il décemment croire qu'elle acceptera d'être sa soumise ? (Hmmm, j'adore ce que je déteste, hmmmm, je suis en désaccord complet avec le dedans de ma tête).

• il pense :

Inflexible, moi ? N’importe quoi. Si notre réunion se déroule comme prévu, cette attitude insolente sera bientôt de l’histoire ancienne.

Et que je vais te prouver toute ma flexibilité en te transformant en esclave !

• et juste après :

Mon humeur s’est nettement améliorée : Elle m’a envoyé un baiser !

Oh chouette elle m'a envoyé un bisou ! Je m'en vais à présent me coucher avec mes amis les papillons dans ma chambre décorée "Little Poney" et rêver de mariage dans une longue robe blanche...

• il vire des gens à tour de bras lorsqu'il liquide des entreprises qu'il rachète et qui ne lui rapportent pas assez de pognon pour nourrir le tiers monde (ou l'inonder de tablettes à batteries solaires... Ça se mange les tablettes tactiles ?)...

Et bien malgré ça, plus toutes ses séances de sport, il ne peut apaiser son envie de baiser Ana (le pauvre...).

Le mercredi soir venu, Ana arrive au RDV à l'hôtel pour négocier (conciliant le mec), déguisée en fille et il se dit qu'il lui faudrait trop des diamants aux oreilles (va le dire à tous les gens que tu as virés...).

En bref, il accède à toutes ces remarques (TRÈS conciliant)...

Toutefois, si tu pars, tout sera fini entre nous. Il faut que tu le saches.

Mouahahahaha !

... voudrait la baiser mais elle lui dit qu'elle doit réfléchir et elle se barre, le laissant là, la queue entre les jambes et son petit cœur fragile brisé en mille morceaux (euh... C'est qui le soumis ?).

Il lui envoie 12 000 SMS, mails, signaux de fumée pour savoir si elle est bien rentrée mais elle ne lui répond plus (je répète : c'est qui le soumis ?!?). Alors à cause d'elle, il fait encore un horrible cauchemar-horrible de quand il était petit et que sa maman le laissait seul et qu'il bouffait du fromage avec de la vie dedans.

Le lendemain, on se tape là aussi l'INTEGRALITÉ de son discours de remise des diplômes (le feu ça brûle, l'eau ça mouille, la pauvreté c'est caca, la faim ça fait des gens tout pas en bonne santé, l'écologie c'est bien, sauvons la planète, merci aux étudiants du département des sciences de l'environnement qui fournissent gratuitement plein d'innovations agroalimentaires à mon entreprise de télécommunication qui va apporter la connaissance aux pays en voie de développement, je civilise les sauvages, je leur donne à bouffer, appelez-moi Dieu, pas de chichi).

Ana le refoule une énième fois, reculant le moment où elle lui donnera sa réponse au sujet du contrat, dans un suspens insoutenable dont on se fout éperdument, il la harcèle (dis oui dis oui dis oui dis oui dis oui dis oui... Tout en pensant aux sévices qu'il pourra lui faire subir une fois qu'elle aura signé pour se venger de l'avoir fait languir : j'« imagine faire tomber des gouttes de cire brûlante sur ses seins » et la sodomiser avec un gourdin rouillé puis l'éviscérer lentement et verser sur ses intestins du sel et du citron « tout en la regardant se tortiller sous cette délicieuse torture »... Allez vas-y, dis oui Ana qu'on rigole). Et puis trois secondes plus tard, il redevient la petite écolière jalouse comme un pou que l'on connaît :

Enlève tes sales pattes de ma copine, connard.

Dixit Monsieur 50 nuances de "je suis incapable de lui offrir ce genre de relation"... Il est presque encore plus usant qu'elle au final.

Après il a une conversation super trop intéressante avec le beau-père d'Ana sur la pêche :

C’est l’un des meilleurs coins pour les truites sauvages. Elles vous donnent du fil à retordre, rien à voir avec la truite d’élevage, dis-je, sans quitter Ana des yeux. (...) Mon frère a déjà attrapé plusieurs monstres sauvages. Moi, j’attends toujours le gros lot.

Subtil...

Puis de nouveau, dialogue de sourd avec la courgette :

— Je suis un dominant qui n'arrive absolument pas à te dominer.

— Et moi je suis une soumise incapable de me soumettre.

Hmmmmm, ça ne va pas marcher... Mais elle est si désirable que je ne peux pas me passer d'elle...

— Je veux que tu essaies d'être mon esclave et de fermer ta gueule plus de 5mn.

— Et moi je veux une vraie relation avec toi, un grand et beau mariage et la moitié de tes biens si jamais on divorce.

Hmmmmm (alors qu'elle commençait toute ses phrases par "Oh", lui c'est "hmmmm"), ça ne va pas marcher... Mais elle est si désirable que je ne peux pas me passer d'elle... Ad lib

— Allez steuplé essaie d'être mon esclave, fais pas ta pute !

— Bon, si c'est demandé si gentiment : d'accord.

— Bon et moi de mon côté, je vais faire exactement comme jusqu'à maintenant et continuer à t'inviter au resto, à te tenir la main dans la rue, à te présenter comme ma petite amie mais je te préviens, il est hors de question qu'on soit un couple normal.

Fier de s'être montré aussi ferme et déterminé, Cricri exulte en lui reniflant les cheveux.

Il rentre à l'hôtel, crève d'envie de la contacter, se dit qu'elle doit profiter de sa soirée avec son beau-père alors qu'on est au beau milieu de l'après-midi, va faire du sport, finit par lui envoyer un mail, lui commande une Audi et un Blackberry, délègue la livraison à ses larbins, se commande à bouffer, lit un magazine, passe un coup de fil à sa maman qui l'invite à manger avec Ana le dimanche pour le retour de sa sœur Mia, reçoit un mail d'Ana qui veut parler des limites à négocier du contrat, part la rejoindre à son appart avec la nouvelle bagnole et deux capotes au cas où (passionnant).

Sur le chemin, il se prend pour Dominique Chapatte (« L’A3 est agréable à conduire, même si elle est moins puissante que mes voitures habituelles ») puis s'arrête acheter du champagne :

Bollinger Grande Année Rosé 1999, une très bonne année.

Comme son nom l'indique donc ?

Ana tente de lui rendre les livres qu'il lui a offert et lui chie une pendule sur le fait d'avoir un tout petit peu le sentiment d'être une pute qui se fait entretenir.

Il lui dit qu'il ne pourra pas l'aider à déménager le lendemain parce que sa sœur arrive très tôt à l'aéroport et qu'il doit aller la chercher (euh... Rapport au fait qu'on connaît son emploi du temps dans le moindre détail insignifiant, 12h22, c'est tôt ?) puis ils ont une discussion à cœur ouvert totalement palpitante sur les actes sexuels autorisés ou pas, sur la sodomie passée, présente et future, sur la préparation anale, les sévices corporels et les instruments de torture, et il lui propose une soirée "en amoureux" par semaine à la condition que elle accepte la bagnole qu'il lui offre :

Allez, Ana. Tu veux plus. C’est le prix à payer.

Si tu veux que je t'invite au resto, il faut que je t'offre une voiture, c'est comme ça, chui pas un mec cool tu vois, chui un salaud.

Et puis ils baisent :

— Tu. Vas. Apprendre. À. Te. Tenir. Tranquille.

Non mais faut arrêter : c'était déjà ridicule la première fois !

Suite à ça et alors qu'il se vante de l'avoir fait jouir 6 fois, elle lui avoue qu'indépendamment de sa volonté (elle n'a pas le droit de se masturber, comme lui avec Elena à l'époque), elle a eu un tout petit 7ème orgasme sans lui :

— J’ai fait un rêve ce matin, m’avoue-t-elle après une brève hésitation.
— Ah ?
— C’est arrivé pendant que je dormais.

Oh mon dieu ! Mais c'est Captain Obvious !!!

Bref, elle lève les yeux au ciel, il lui met une fessée et ils rebaisent.

Avant de partir, il la prévient qu'il la fessera à chaque fois qu'elle lèvera les yeux au ciel et on comprend pourquoi le bouquin est encore aussi long vu qu'il va être obligé de la latter toutes les deux pages.

Il rentre à l'hôtel, et ils s'envoient des mails jusqu'à ce qu'elle se plaigne parce qu'il la laisse tout le temps toute seule (snif) et qu'il se précipite dans sa bagnole pour aller la retrouver (et qui c'est le toutou à sa mémère ?) :

— Elle ne m'aime plus et je ne veux pas la perdre mais j'aime la frapper mais je ne veux pas la perdre mais j'aime la frapper mais je...

C'est le serpent qui, tout comme à Ana, [se] mord la queue.

Lorsqu'il arrive, il est reçu par une Kate très très colère contre lui parce qu'Ana chiale sa race.

Ils ont une longue et chiante explication sur le pourquoi du comment du châtiment corporel et du plaisir et de la douleur, et il reste dormir avec elle (You Win Ana... Again !).

Le lendemain il passe son temps à échanger des mails avec elle pendant une visioconférence (normal... Pro...), fait semblant d'être un PDG, commande une cravache, s'inquiète parce qu'elle ne l'appelle pas, réussit finalement à la joindre le soir, et puis "raccroche", "non, c'est toi qui raccroche", "non toi", "bon allez, à trois on raccroche" "ok : un", "deux", "trois", "tu n'as pas raccroché !", "toi non plus !"... Un flot de bile envahit soudainement ma bouche.

Le samedi il va donc chercher sa sœur à l'aéroport (un truc monté sur ressorts qui parle en hurlant sans discontinuer), en profite pour faire un flash back (c'est au moment où elle a été adoptée qu'il a prononcé son premier mot, un peu comme Helen Keller), la ramène chez leurs parents et va faire du sport avec son coach ("En garde, espèce de vieille pute dégarnie ! Alors ça vient, p'tite bite", plagiat de Kaamelott inside), retourne dîner chez ses parents, décide finalement de leur présenter Ana lors de la réunion de famille du lendemain soir et on s'en cogne.

Le dimanche Ana le rejoint chez lui pour une consultation gynécologique (une vraie, pas une pratiquée en free lance par Cricri) avec le Docteur Greene (après le Docteur Grey... Le Docteur Ross, Karev, Shepherd ?) qui lui prescrit la pilule sans aucune analyse préliminaire ni complémentaire, ils font des trucs avec une cravache (la fameuse commandée l'avant-veille au boulot par Cricri), des menottes et une croix de Saint André dans le donjon et après ils vont manger chez les parents de Cricri avec Ana cul-nu sous sa robe parce que ce gros blagueur lui a planqué sa culotte.

Zébulon est hystérique, tout le monde harcèle Ana de question (Où vas-tu passer tes vacances ? Quand auront lieu tes entretiens d'embauche ? Qu'est-ce que tu as fait de ton slip ?) et Christian est choqué et en colère qu'elle ne lui ait rien dit (en même temps, jusqu'à y'a 30 secondes, tu n'en avais strictement rien à foutre vu que tu ne penses et ne parles que de quand et comment tu vas la baiser).

S'ensuivent des discussions de mecs (baseball), des discussions de riches (team saint Bart vs team Barbade), des discussions de dindes (Paris c'est super sauf qu'il y a des parisiens).

Et Ana serre les cuisses pour empêcher Cricri de lui caler des doigts pendant le repas ce qui le rend encore plus furieux... Il se doit donc de la punir !

Il l'emmène dans le hangar à bateaux pour lui administrer une fessée et elle refuse. Là il découvre que ce qui l'excite encore plus que la soumission c'est le fait qu'elle lui tienne tête (respire, calme-toi, zen... NON MAIS TOUT ÇA POUR ÇA ??!!!!??!!???).

Bon il la fourre en lui interdisant de jouir et après ils vont faire un bisou à tout le monde et ils rentrent chez Cricri. Ana lui dit qu'elle doit encore (encore... Et encore) réfléchir au contrat et qu'elle a besoin de faire le point chez sa mère à Savannah. Et Christian flippe grave. Alors il lui dit qu'elle n'est pas obligée de signer tout de suite (bon en gros elle ne signera jamais). Elle lui dit qu'elle en veut plus et il lui fait remarquer qu'il vient tout de même de la présenter à ses parents (ce qui n'est pas du tout flippant niveau engagement au bout de seulement deux semaines de relation... Et en contradiction totale avec le rapport dominant-soumise).

De retour à l'appartement, elle exige qui lui fasse l'amour (comprendre : qu'il la baise en la laissant le toucher). Mais ça, y peut pas le Cricri, il a trop bobo dans son petit cœur d'enfant traumatisé qui vient de passer les 25 dernières années en thérapie. Alors elle négocie une fessée (avec des boules de geishas) et une baise contre des infos (dans Ana les boules, il ne la frappe pas avec). Et donc il lui révèle que sa mère biologique était une pute accro au crack qui est morte quand il avait 4 piges. Et après ils dorment ensemble (il n'avait pas des principes, des lois et des règles, Christian le dominant ?).

Il se lève, fait semblant de s'intéresser 2mn à la vie privée de sa boniche...

— Comment va votre sœur ?
— Très bien, merci. Les enfants grandissent. Les garçons ne sont pas toujours faciles.
— Je sais.

Mais à quoi ça sert à part filer des remontées acides au lecteur ?

... Puis va avoir une conversation téléphonique avec sa collaboratrice Ros pendant qu'Ana roupille encore, où il va nous prouver plusieurs choses et faire ainsi taire les mauvaises langues :

— Je suis furieuse.
— Contre moi ?
— Oui, contre vous et votre laxisme.
— Je serai là plus tard. Je vous appelle car j’ai décidé de liquider la société de Woods.

C’est un patron responsable et concerné malgré le fait qu'il ne soit jamais au bureau.

— Il lui faut plus de temps.
— Je m’en fous, Ros. Pas question de s’encombrer d’un poids mort.
— Vous en êtes sûr ?
— Je ne veux plus de fausses excuses.
J’en ai assez entendu. Ma décision est prise.

C’est un homme de poigne et de pouvoir, qui sait ce qu'il veut et où il va.

— Dites à Barney que le prototype me paraît bien, même si je ne suis pas tout à fait sûr de l’interface.
— Je trouvais que l’interface fonctionnait bien. Cela dit, je ne suis pas une spécialiste.

C’est un être omniscient, un peu comme Dieu ou le Père Noël.

— Annulez tous mes rendez-vous de ce matin. (...) Je serai au bureau à 14 heures.

C’est un mec qui vient de voir Ana sur le pas de la porte sans petite culotte.

Bref, baise sur le bureau, douche, petit déjeuner puis elle s'en va et il l'accompagne jusqu'à sa voiture :

Comme ça, je pourrai t’embrasser pendant la descente.

Christian, mâle virile et indépendant pendant les trois premières pages du bouquin.

Du coup il arrive au bureau (dans le bien nommé immeuble "Grey House" en toute simplicité) vachement plus tôt que prévu ce qui surprend tout le monde (planquez tout ! Le boss est là !!!!). Comme c’est un type hyper secret qui cache vraiment trop sa vie privée, il demande à son assistante (qu’il pense sincèrement dépourvue de cerveau) de lui prendre RDV avec son psy et un personal Shopper pour Ana ("je parle tellement de façon énigmatique qu'elle ne comprendra pas de quoi il s'agit, ha ha ha !").

Bon après, comme dans toute relation saine, équilibrée et basée sur une confiance mutuelle, il va demander à son homme de main de trouver les vols réservés par Ana, puis à son assistante (mais pourquoi elle me regarde avec cet air de se foutre de ma gueule ?) de les surclasser et de réserver toutes les places autour d'elle à 3km à la ronde (ça valait vraiment le coup de refuser le jet privé).

Et ensuite c’est toujours la même chose : l'auteure dresse la liste des activités qu'elle suppose qu'un PDG fait dans ses journées (envoyer des mails, lire des dossiers compliqués, facetimer ses sous-fifres, harceler une jeune femme, organiser sa vie mondaine avec son ex-dominatrice jalouse comme pas possible (mais que ça il ne s'en rend pas compte), discuter par messagerie électron interposée avec son plan cul du moment, la laisser le rendre jaloux pour une sombre histoire de massage au salon VIP de l'aéroport, se dire qu'il l'a bien cherché mais passer ses nerfs sur son personnel comme une petite merdeuse...).

Et puis, comme dans le tome 1, ils s'envoient plein de mails (tout-le-temps), ce qui a au moins le mérite d'être raccord (pas intéressant non, juste cohérent), où il lui explique que dans « dans la relation de domination-soumission, c’est la soumise qui a tout le pouvoir » (dans la leur en tout cas on l'avait bien compris) et que « si tu ne veux pas être ligotée et bâillonnée dans une malle, ça n’arrivera pas » (trop aimable), et puis « je perds la raison quand nous sommes ensemble – voilà à quel point mes sentiments pour toi sont profonds » (mais sinon, son incapacité à l'amour, on en parle ?), ou encore « je ne te ferai jamais de bleus : c’est le rose que je vise » (ouais ça aussi on l'avait compris) et « j’essaierai de me tenir à l’écart pendant que tu es à Savannah » (mouahahahaha, bis) et puis enfin « tu me manques. Surtout ton cul » (Normal, net, propre).

Sur le chemin du bureau, il appelle un de ses collaborateurs :

Si je ne m’abuse, la Georgie est l’un des sites envisagés pour l’implantation de l’usine ? Vos équipes parlent même de Savannah ?

Oh ben ça tombe bien alors !

Le soir il va dîner avec Elena dans son resto à lui où il ira bouffer des huîtres avec Ana cul-nu dans le tome 2, qui lui conseille d'aller la retrouver en Georgie.

Deux excuses bidon au compteur étant largement suffisantes pour plaquer son boulot où il ne fout rien, il décide de prendre son jet privé et de se rendre à Savannah le lendemain.

Arrivé à l'hôtel, il missione Taylor pour lui réserver un planeur pour aller voler avec Ana le lendemain matin, s'engueule (light) avec Ros qui lui demande ce qu'il fout là-bas, et descend boire un verre au bar.

Le hasard faisant super bien les choses, il tombe sur Ana et sa mère qui sont en train de picoler sec. Il fait un consothon via e-mail, s'incruste à leur table et ne comprend toujours pas pourquoi Ana a les boules qu'il ait dîné avec Elena la veille... Mais elle doit sûrement souffrir d'un syndrome prémenstruel selon lui (et quelque part, tout au fond de nous, au delà de toute la débilité de ses réflexions, on s'en tape très très fort).

Pourquoi dois-je me justifier d’une relation qui a débuté quand Ana était encore au CM1 ?

C'est sûr que, vu sous cet angle, ça semble nettement moins sordide tout à coup.

Il remonte donc bouder dans sa chambre d'hôtel et, alors qu'il est au téléphone avec Ros, qui qui c'est qui se pointe ? La Ana... Évidemment... (Je suis fatiguée et je veux ma maman).

Il fait couler un bain tout en faisant semblant de s'intéresser à sa conversation professionnelle et en ne pensant qu'à une chose : les avantages d'implanter sa nouvelle usine en Georgie plutôt qu'à Detroit, la ville maudite où il vivait avec sa mère biologique (parce qu'un PDG cherchera toujours un emplacement qui n'est pas lourd de sens au niveau sentimental plutôt qu'un emplacement rentable pour son business)... Non je déconne : il ne pense qu'à sauter Ana. Et s'il a fait couler un bain, c'est parce qu'il a un incroyable talent : il déclenche les règles par la pensée !

Il la déshabille, la pelote, lui arrache son tampon (Oh oui Christian ! J'en ai toujours rêvé !!!).

Ils baisent, ils se lavent, ils baisent, ils tchatchent (toujours de la même chose : le contrat et la pédo), ils dorment ensemble, il ne fait pas de cauchemar, c'est chiant. Au matin, ils partent vers l'aérodrome, re-Dominique Chapatte (« Un voiturier nous attend à côté de la Mustang. Ana hausse les sourcils, impressionnée par la GT500. Oui, c’est un plaisir de la conduire, même si ce n’est qu’une Mustang »), ils parlent des ex de Cricri, il fait du name dropping sur la voltige aérienne pour tout bien nous montrer que l'auteure a vachement bien potassé l'article Wikipedia (« J’ai appris sur un Blaník. Un L-13. On n’a jamais de mauvaise surprise avec Blaník. Je suis très fan de ces modèles. Bien sûr le L-23 est plus efficace pour la voltige »), ils font du planeur et ils vont bouffer des pancakes (Wouhouuuu ! Qu'est-ce qu'on se fait chier !).

Mais après, le pauvre Cricri est bien obligé de retourner faire semblant de bosser, sinon son alibi ne tiendra pas et il se fera disputer par Ros... Donc même au boulot, et alors que c'est lui le grand chef, il rend des comptes comme une petite froufroute (« J’ai rendez-vous avec les gens de Savannah à 11 h 15, pour cette histoire de terrain. Je dois donc rentrer en ville. Je suis tenté d’annuler cet entretien pour passer toute la journée avec Ana. (...) J’aurais bien traîné avec Ana toute la journée. » c'est bon, on a compris)... D'ailleurs même ses domestiques le désapprouvent ouvertement.

Comme ils se retrouvent une nouvelle fois séparés par le méchant travail, ils s'envoient des mails (putain mais coupez-leur le wifi !) où ils se font plein de blagounettes (Ana a parlé pendant son sommeil alors il la fait chier en refusant de lui répéter ce qu'elle a dit... Ouais c'est profond) et font semblant de se disputer en se gueulant dessus en majuscules (concon et nounouille découvrent l'informatique). Petit quizz :

Moi aussi, j’ai passé un bon moment. Mais je passe toujours un bon moment quand je suis avec toi.

Qui a écrit ce message ? Ana la nounouille ou Christian le concon ?... *

Bref pendant sa réunion alibi, et alors que pour une fois il faisait semblant de s'intéresser sans envoyer des messages à Nounouille, Taylor vient l'interrompre au sujet d'un événement dramatiquement dramatique qui concerne son ancienne soumise Leila :

— Elle est entrée chez vous et a tenté de mettre fin à ses jours devant Mme Jones.
— Un suicide ?

Non, un numéro de claquettes connard.

Il met fin à la réunion et il appelle Ana puis Ros pour leur dire qu'il rentre plus tôt que prévu à Seattle (Ros qui le questionne quand même sur sa réunion et il lui dit que ouais c'est bien Savannah mais non parce qu'y fait trop chaud... 1) putain c'est quoi ce critère de sélection à la con ?!? 2) parce que tu croyais vraiment parvenir à un quelconque accord avec la municipalité en te barrant au bout de 3mn de discussion ? 3) mais qu'est-ce qu'on en a à foutre ??!!!!!???).

Il va à l'hosto voir Leila, se fait refouler par l'ouvreuse (pas de baskets et que la famille... Surtout qu'il se présente comme le propriétaire de l'appartement où elle a tenté de mettre fin à ses jours et que c'est marqué en gros qui clignote sur son dossier que c'est à cause de lui), se faufile dans les étages tel un agent secret, se fait passer pour son frère (comment il est trop malin le Cricri), rencontre le psy de garde qui lui annonce que sa "sœur" s'est échappée et se retrouve bien dans la merde quand il commence à lui poser des questions sur leurs antécédents familiaux (l'air d'un con). Du coup il expédie le docteur (qui ne trouve pas du tout ça bizarre).

Bref, course à pied, "boulot" (« Et si je prenais un jour de congé ? » Oh ben oui, étant donné ta cadence de travail, tu en aurais rudement besoin... « Mais non. Impossible. J’ai rendez-vous avec le maire tout à l’heure » et puis à un moment il va peut-être falloir que tu justifies un tantinet le fait d'avoir réussi à amasser une telle fortune en ne branlant absolument rien... Ou que tu t'intéresses aux agissements de tes collaborateurs, comme ça, on ne sait jamais, une trahison ou un petit coup de pute, venant de gens qui se tapent tout le boulot à ta place, étant si vite arrivés...), tergiversations stériles, cauchemars (il se fait sucer par Leila qui se transforme en Ana... Oh mon Dieu c'est affreux !), mails (que si Ana n'appose pas un petit "x" (pour bisou pas pour porno : ça fait bien longtemps qu'on a sombré dans le roman à l'eau de rose tout dégoulinant de mélasse à provoquer des comas diabétiques en chaîne) à sa signature, ça le rend tout triste : "Par réflexe, je passe mon doigt sur le petit baiser qu’elle vient de m’envoyer. (...) Ah… j’ai de nouveau droit à mon baiser. Quel soulagement ! »), retrouvailles, baise, elle lui casse les couilles pour savoir ce qu'elle a dit dans son sommeil (mais dans quel univers parallèle c'est intéressant ça ?!?), invitation au vernissage de l'expo-photo de José la semaine suivante, rebaise (c'est Ana ou José qui l'excite ?), ex suicidaire en liberté, Ana a obtenu un poste dans un maison d'édition (ça tombe bien : c'est pile-poil celle que Cricri voulait racheter...), dîner, détail du menu, Ana n'a pas faim, Christian fait les gros yeux, Ana mange un peu, salle de jeu, Ana se prépare et va attendre Christian à genou et en culotte, Christian met son "jean favori" sans slip, martinet, baise (« Et elle explose autour de moi, dans un cri, enfin libérée, délivrée. »), dodo, quelqu'un caresse les cheveux de Cricri pendant son sommeil mais c'est juste un rêve (à moins que...), piano en pleine nuit, réveil de tout l'immeuble, Cricri préoccupé, sa présence le gonfle mais il est content qu'elle soit là (et encore un court circuit neuronal), plus de contrat, Ana provoque, Ana se sent l'âme déconneuse, Ana a oublié que l'autre n'a pas d'humour, Christian veut la châtier, discussion stérile (elle n'aime pas que je la savate, c'est fini, on est incompatible) et puis :

Montre-moi à quel point ça peut faire mal.

Ni une ni deux, le Cricri s'exécute (depuis le temps qu'il attend !).

Six coups de ceinture plus tard :

Ses joues sont maculées de larmes, son nez plein de morve, ses cheveux emmêlés et poisseux… jamais elle n’a été aussi belle… et aussi furieuse.

Lui qui était tout guilleret et fier de lui, fier d'elle, déchante illico.

Elle fait une très très grosse colère, le traite de cinglé (sans rire Ana, t'es au max là ? Cinglé, c'est tout ce que tu as trouvé ? T'as pas mieux dans ton répertoire ?), boude, chiale, le rejette puis s'endort dans ses bras. À son réveil elle s'excuse (de s'être pris une raclée ?), lui dit qu'elle ne le laissera plus jamais recommencer, lui avoue qu'elle l'aime et là, c'est lui qui panique, ce qui donne un dialogue complètement surréaliste :

— Je t'aime.

— Non c'est pas possible, tu n'as pas le droit.

— Euh, si, c'est tout à fait possible, et d'où j’ai pas le droit ? C'est pas toi y décides d'abord !

— Mais non, tu ne peux pas, il faut que tu t'en ailles.

— Mais je ne veux pas partir.

— Je ne changerai jamais, je ne t'apporterai jamais ce dont tu as envie, j’ai l'air d'une grosse fiote comme ça mais en fait les petits oiseaux, les papillons, les bisous, les resto en amoureux, les cadeaux, le vol à voile, toutes ces conneries de romantisme romantique c'est pas trop mon truc tu vois.

— Ok, c'est bon, j'vois bien que tu te fous de ma gueule, je me casse.

— Non reste.

— Oui, j’ai envie de rester.

— Mais non il faut que tu partes.

— Alors je m'en vais.

— Non ! Je t'en supplie, reste !...

Donnez-moi un fusil qu'on en finisse !

Elle va se doucher et lui s'habille en noir (véridique !) et « songe un moment à aller [s']installer au piano pour jouer une complainte torturée » (le ridicule ne tue plus mais y'a des limites), elle pose portable, ordi et bagnole (enfin les clés quoi) sur la table, récupère le chèque de la vente de sa Coccinelle et il la laisse partir.

Et après... Après... On a droit à THE séance d'autoflagellation de Monsieur Cinquante nuances de connerie, où il passe en revue tout ce qu'ils ont vécu, dans un flashback qui ressemble à toutes ces rom com à la con où l'héroïne (et je dis bien "l'héroïne") repense à tous les bons moments ou aux épisodes de série dits "panne d'inspiration" ou "réduction budgétaire" (ah ouais vous voulez 1 million de $ chacun par épisode ? Et ben vous toucherez pas un rond pour celui-là, ha haaaaa !!!) où l'on se retape les mêmes images avec un cadre flou.

Pas faim, pas dodo, et tout triste, Christian découvre la maquette d'un planeur qu'Ana lui a laissé sur l'oreiller (où l'avait-elle caché ? Mystère...). Et après, piano, dodo, course à pied, et là, son instinct de stalker reprend le dessus : planque devant l'immeuble d'Ana, rachat de la maison d'édition où elle va bosser, « j'envisage même un instant de l’appeler et de raccrocher aussitôt »...

Et ça dure... Et c'est long... Il finit par aller bosser, il prend le taureau par les cornes, se sort les doigts du cul, décide de redevenir productif... Non je déconne : il demande à son assistante de lui trouver un bon fleuriste, à son chef des ingénieurs de lui confectionner un socle pour sa maquette de planeur (si, si) puis fout son coach sportif au tapis.

Je viens de le faire tomber sur son postérieur tout ferme !

Je craque un peu là.

SIX, 6 putain de chapitres qui atteignent des sommets de chiantitude et qui racontent inexorablement la même chose : il est malheureux, il va au bureau, il fait virer l'assistante de son assistante pour une sombre histoire de poulet mayo, il pense à Ana, elle lui manque, il n'arrive pas à se nourrir, il s'endort, il fait un cauchemar (et juste un tout petit rêve érotique avec Ana en plein milieu de tout ça qui lui fait pourrir les draps), il se réveille en sueur à 5h et des brouettes et il va courir en s'arrêtant devant l'immeuble d'Ana et en regardant longuement sa fenêtre... Et puis il va voir son psy :

Les vannes s’ouvrent et je lui raconte tous les événements du mois, depuis la chute d’Ana dans mon bureau jusqu’à notre séparation samedi matin.

Heureusement qu'il nous la fait courte.

Psy qui lui dit en substance : si tu ne peux pas te passer d'elle, tu t'es pas dit que t'avais un choix à faire ? T'as pas pensé à mettre un mouchoir sur ta passion pour la torture et à lui donner ce qu'elle veut, Du gland ?

Alors c'est ce qu'il décide de faire : lui offrir une vraie relation amoureuse, exactement la même que celle qu'ils ont nouée depuis le début, le lattage à coup de ceinture en moins.

Et ça n'en finit plus de finir (à la fin de chaque chapitre on espère que le calvaire va s'achever, mais non !)... Tout ça pour qu'il lui envoie un mail en lui proposant de l'emmener au vernissage du José, qu'elle accepte et qu'il passe sa soirée d'avant rencard à lui faire une play-list sur un IPad tout neuf.

Il rêve finalement de la mort de sa mère, de son adoption, de la larbine de ses parents adoptifs qui lui apprenait le piano et qui ressemblait à Ana. Et ainsi commence sa nouvelle vie, à la reconquête de la courgette... (Et ça donne vraiment envie de mettre un terme à la sienne)

* et oui ! C'était bien Christian le dominant. Bravo !

• Retrouvez plein d'autres saloperies sur Cinquante nuances de Grey (le livre, le film, le résumé, le jeu à boire...) ici :

• Et aussi sur le Tome 2, Cinquante nuances plus sombres, ici :

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