AU POSTE ! de Quentin Dupieux [critique]

AU POSTE ! c’est l’histoire d’un mec, Fugain (Grégoire Ludig), qui a découvert un cadavre en pleine nuit au pied de son immeuble. Du coup il est interrogé au commissariat par Benoit Poelvoorde, le flic chargé de recueillir son témoignage...

Voilà, en gros et sans spoiler lâchement comme une petite salope. Cela-dit, un film de Quentin Dupieux, c’est tout de même difficilement spoilable.

Alors si on aime le travail et l’univers du bonhomme, on ne sera pas déçu. On retrouve dans AU POSTE ! plusieurs de ses grandes passions : la déclaration d’amour au cinéma de genre avec un foultitude de références, la mise en abyme de l’INCEPTION du récit enchâssé de la mort qui tue, la frontière ténue entre réalité et onirisme quitte à la faire voler en éclats en insinuant une part de réel au rêve et vice-versa, voire plus si affinités.

Le côté barré, décalé, psychotique et borderline des personnages et des situations aussi.

Par contre, point de têtes de gens qui explosent, bizarrement, donc n’y allez pas exprès pour ça.

Bon après, si on aime pas ce que fait Quentin Dupieux, on pourra aussi dire que, sous des formes différentes, il fait un peu toujours la même chose. Mais, en même temps, si on n’aime pas ce que fait Quentin Dupieux, on n’est pas non plus obligés d’aller voir ses films. Ou alors c’est qu’on est un peu con... ou maso... ou les deux.

AU POSTE ! met en scène un très grand Poelvoorde qui s’en donne à cœur joie et qui revient à ce qu’il était capable d’offrir de meilleur période C’EST ARRIVÉ PRÈS DE CHEZ VOUS, un duo qui fonctionne parfaitement avec Grégoire Ludig (qui n’ira pas monter Pompon), servi par d’excellents dialogues, des seconds rôles impeccables (dont Marc Fraize et ses faux airs de Bryan Cranston français), de formidables anachronismes, les cordes vocales d’Alain Chabat en guest-star et une superbe moustache.

AU POSTE ! est un huis clos à citations souvent très drôles, qu’on a immédiatement envie de revoir, qui crée un peu moins le malaise que certains des films précédents de Mr. Oizo, avec des tête-à-tête écrits comme une pièce de théâtre, des décors, du Formica et une photo à la patine vintage années 70 ultra chiadée.

Un film où à la fois on ne comprend pas tout et où il ne faut pas nécessairement chercher à le faire...

Et c’est aussi et surtout pour ça que nous, on l’aime Quentin Dupieux.

C’est (même carrément) pour ça.

Pour aller toujours plus loin, toujours plus haut, toujours plus fort, voici d’autres expériences filmiques du même réalisateur chroniquées :