7 Mars 2018
En quête de reconnaissance et de redorage de blason, le britannique Percy Fawcett est envoyé en mission suicide en Amazonie par la Société Royale de Géographie afin de cartographier la frontière entre le Brésil et la Bolivie.
Abandonnant femme et enfant (vivant et à naitre), il part donc à la conquête du gros fleuve, profite de la traversée de l’Atlantique pour apprendre l’Espagnol grâce à la méthode Assimil et faire dire « non » à l’alcool à son Robert Pattinson de comparse.
Le film suit leurs pérégrinations et leurs allers-retours entre terre inconnue et terrain connu (jeu de mot minable déposé à la SACEM) où nous découvrons un couple Fawcett incroyablement humaniste et fécond et un Charlie Hunnam tout aussi incroyablement bon acteur.
THE LOST CITY OF Z est un beau film, à mi-chemin entre le contemplatif d’Iñárritu (même si, outre quelques décès de personnages secondaires, Charlie en chie nettement moins que Léo) et la témérité d’Indiana Jones : pas du divertissement pur, mais pas du survival sensoriel non plus (bien que les deux genres soient fort plaisants, chacun à sa manière). Mais, aussi bizarre que cela puisse paraître et au delà de ce bon gros Name Dropping pourrave, ça ne donne pas quelque chose de bâtard.
Car, loin de moi l’idée de dégommer Indi, mon enfance et mon amour immodéré pour le Harrison Ford de l’époque, THE LOST CITY OF Z est un film d’aventure intelligent, dans le sens où il est moins spectaculaire, moins drôle, plus sérieux, plus réaliste et que c’est également un excellent support pour aborder des thèmes importants comme le racisme ou le machisme avec son gamin, tant le lieu et l’époque étaient caricaturaux sur ces sujets (non que la nôtre soit d’une finesse absolue mais j’ose toujours espérer que la majorité des gens est plus évoluée désormais, qu’elle ne considère plus qu’il existe des sous-humains en fonction de leur sexe ou de leur couleur de peau... non je déconne : je n’y crois pas une seconde) ainsi que le très joli progressisme intellectuel qui trouve parfois ses limites dans l’application concrète des thèses qu’il défend.