8 Septembre 2015
Précédemment dans Cinquante nuances plus sombres, le tome 2 de la trilogie Fifty Shades (et si vous avez raté la fin du résumé) :
Tout commence sur les chapeaux de roue par le cauchemar de Cricri avec le cadavre de sa mère tout froid (qui sera retranscrit mot pour mot à la fin de Grey, le quatrième tome que c'est en fait la version de Cricri du premier). Euh... On n'avait pas dit que la présence d'Ana à ses côtés lui évitait que son inconscient le terrorise pendant la nuit et que c'est même pour ça qu'il se décide à complètement lâcher ses tendances BDSM pour la reconquérir et lui offrir son conte de fées à la con ?
Mais en fait c'était un souvenir d'avant leur mariage (même si l'incohérence tient toujours puisqu'Ana est là et le regarde toute paniquée) : en vrai, ils sont en voyage de noce au bord de la Méditerranée, où ils s'éclatent comme des p'tits fous.
Plusieurs vacanciers nous observent avec cette expression à la fois intéressée et perplexe, typique des Français.
Et que je t'étale de la crème solaire...
Il ne s’agit pas du tout de sollicitude. Si tu prends un coup de soleil, je ne pourrai pas te toucher.
... Et que je te donne du "Monsieur Grey", du "Madame Grey", du "mon mari", du "ma femme" (pissez-vous tout autour... Ou pissez-vous dessus, carrément, ça ira plus vite) et du "vous satisfaire est notre priorité" à tout bout de champs...
Et que je suis toujours aussi incohérent...
Mais je crois que (...) tu te moques de moi. (...) Ça fait partie des nombreuses choses que j’aime chez toi.
... Et que je te fais l'étalage de tout mon pognon.
Nous nous prélassons sur la plage du Beach Plaza Monte Carlo, bien que nous n’habitions pas l’hôtel : nous dormons à bord d’un yacht de luxe, le majestueux Fair Lady, construit en 1928. Christian l’adore – je le soupçonne d’avoir envie de l’acheter. Ah, les garçons et leurs joujoux… (...)
Il détache le haut de mon bikini hors de prix (...) [qui] a coûté 540 dollars.
— Tu t’y feras, déclare-t-il.
— À quoi ?
— À l’argent, dit-il en levant les yeux au ciel.
Peut-être… Avec le temps.
Le tout entre-coupé de flash-backs sur la préparation du mariage :
— On pourrait faire ça ici, propose-t-il.
— Chez tes parents ? Ça ne les embêterait pas ?
Il glousse.
— Ma mère serait folle de joie. (...) Bon, on a décidé où. Maintenant, quand ?
— Tu devrais quand même poser la question à ta mère, non ? (...)
— Je lui laisse un mois, pas plus. J’ai trop envie de toi pour t’attendre plus longtemps.
— Christian, tu m’as déjà. Tu m’as depuis un bon moment. Mais va pour un mois.
Mademoiselle Steele, ne seriez-vous pas incohérente, par hasard ?
Bref, il va se baigner...
Il plonge et ressurgit un mètre plus loin...
... Et elle se souvient de leur mariage tout en bronzant topless mais sur le ventre, par provocation (c'est qu'il est pas partageur, même visuellement, le Cricri) :
• Elle donne moult détails de couleurs (des fringues, du décor...) avec plein de nuances de rose pale (ben ouais, c'est Ana qui raconte quoi donc c'est rose, pas gris).
• Tout le monde s'adresse à elle en lui "cal[ant] une mèche derrière l'oreille" systématiquement (ça doit agir comme un bouton ON/OFF : si tu veux parler à Ana, faut que tu la recoiffes, c'est comme ça).
• Sa mère et son père adoptif dansent ensemble et ça lui fait tout plein d'émotions dans son petit cœur (bon, la mère en question est un poil glauque : « Je suis si fière de toi, ma chérie. Tu vas rendre Christian très heureux. »... Que veut-elle insinuer par là ? Et surtout, comment le sait-elle ?!?).
Et puis ils s'en vont après qu'elle a voulu se changer et puis finalement pas, trop long Running Gag sur sa robe :
— Tu es belle, Ana, ajoute-t-il, le regard débordant d’amour… et de quelque chose de plus sombre, de plus sexuel. Ne laisse personne d’autre que moi te retirer cette robe, compris ?
Après ma danse avec le grand-père de Christian, toujours aussi charmant, je me dirige vers les portes-fenêtres pour admirer le coucher de soleil qui jette des ombres orangées et turquoises sur la baie.
— On y va, maintenant ! me presse Christian.
— Bon, alors je vais monter me changer.
Alors que je me dirige vers l’escalier en le prenant par la main, il me retient. Je m’étonne :
— Je croyais que tu voulais me retirer ma robe ? (...)
— Exact, acquiesce-t-il avec un sourire lascif. Mais pas ici, autrement, on ne sera pas partis avant… (...) Tu es très belle comme ça, et je veux te déshabiller.
Ah. Où donc ?
Je me tourne vers ma mère et Kate, qui se sont rapprochées.
— Je ne vais pas me changer, en fin de compte.
— Ah bon ? s’étonne ma mère.
Bon ok, je vous l'accorde, c'était naze... et inutile... et insignifiant. Mais je ne vois pas pourquoi je serais seule à avoir perdu 10 bonnes minutes de ma vie avec ce détail complètement merdique.
Ils partent donc en lune de miel à Londres (son rêve de petite fille) puis à Paris, puis sur la Côte d'Azur (clichés Number One du tourisme européen)...
— Je sais que tu as toujours rêvé d’aller en Europe, et je veux que tous tes rêves se réalisent, Anastasia.
— C’est toi, mon rêve, Christian.
... Avec le jet privé de la société de Cricri :
— Encore de l’abus de bien social ?
— Ce n’est pas la seule chose dont je compte abuser, Anastasia, sourit Christian.
Après le décollage, il lui retire ses « escarpins blancs Jimmy Choo » (Pub) et ils baisent (oh chic, je vais enfin faire partie du Mile High Club !) :
— Je. Te. Désire. Je. Veux. Être. En. Toi. Tu. Es. À. Moi. (...)
— Tu. Me. Rends. Si. Heureuse. Je. T’aime.
Et là, c'est le drame : perdue dans ses rêveries érotico-mémorielles, elle s'est retournée sur le dos (ben oui en vrai elle est toujours à moitié à poil à Monaco), offrant à la vue du monde entier ses nichons (en gros : les trois clampins présents sur la plage, Taylor et leurs « gardes du corps français Philippe et Gaston »... Ça ne s'invente pas).
Du coup, Cricri est furax.
Alors histoire d'être complètement raccord narrativement avec le côté "dramatique" de la situation et la colère qui déteint sur les actes de Christian, EL James prend le temps de donner de nombreux détails (c'est quoi son problème avec les couleurs ?) et de placer encore quelques marques :
Il remet son short sur son maillot dégoulinant et enfile son tee-shirt gris. (...) À regret, j’enfile ma robe bain-de-soleil turquoise et chausse mes tongs. Christian attrape son livre et son BlackBerry, et masque sa fureur derrière ses Ray-Ban.
Ils s'enfuient en jet ski pour regagner le bateau et Cricri, comme un gosse qui passerait complètement à autre chose si on lui file un jouet, redevient tout content.
Sur le bateau, Ana nous gratifie encore de superbes descriptions (« des meubles en noyer, des murs crème et des tissus rouge et or. »), à croire qu'elle a bouffé un nuancier, Cricri la chauffe :
J’en suis déjà pantelante. Heureusement que cet homme est mon mari, sinon ce serait vraiment gênant.
Je suis au bord de la combustion spontanée.
Sa langue habile envahit ma bouche.
... Et ils baisent (punitive la baise, genre je t'attache les poignets aux chevilles).
C’est drainant, c’est épuisant, c’est l’enfer… c’est le paradis. C’est l’hédonisme à son paroxysme.
Le problème c'est que quand elle rampe jusqu'à la salle de bains après ça, elle s'aperçoit que son torse est couvert de suçons, même qu'elle s'est même pas rendu compte qu'il les lui faisait :
Évidemment, c’est parce que le Roi de l’Orgasme faisait diversion en usant de son prodigieux savoir-faire sexuel.
Bref, elle ne risque pas de se remettre en maillot (ce qui est un peu con quand on est au bord de la mer) et elle a des boulasses de compet'.
Je sors de la cabine, gravis en courant l’escalier pour me retrouver sur le pont et me réfugie à la proue.
Fort heureusement, au lieu de ça, ils s'engueulent : et que « je n’aime pas que tu me fasses des marques. En tout cas, pas à ce point-là. C’est une limite à ne pas franchir ! » (nan mais les suçons, c'est trop trop abusé quoi : c'est violet et après c'est verdâtre et après c'est jaune et c'est vraiment trop moche même si ça me permettra d'enrichir mon champ lexical des coloris), et que « je n’aime pas que tu te déshabilles en public. Pour moi, c’est ça, la limite à ne pas franchir » (c'est mes nichons à moi rien qu'à moi et les autres ils ont pas le droit de les mater), et que « j'ai envie de lui crier dessus, mais je me retiens – je ne veux pas le pousser à bout, Dieu sait comment il réagirait » (quelle belle histoire d'amour...).
Alors Ana pense (et merde !) : elle se dit que c'est elle qui doit se conduire en adulte (mouahahahahaha) parce que « d'un point de vue émotionnel, Christian est un adolescent ».
Mais « tout d’un coup, il fronce les sourcils en écarquillant les yeux» (Expression faciale réalisée par un professionnel, n'essayez pas de reproduire ça chez vous), alors :
J’ai oublié ma colère : ado ou pas, il sent trop bon.
Elle conclut sa réflexion par un énigmatique « Comprendrai-je jamais cet homme ? Miam… cette crème brûlée est un régal. » (un peu comme le chien dans Là-haut qui décroche totalement du sujet lorsqu'il voit un écureuil)
Ana dans son plus grand rôle.
Et après, bien sûr, ils baisent... Mais de façon romantique :
Tu veux bien coucher avec moi ? chuchote-t-il.
Et elle se souvient, la Ana, de la fois où, à Londres, il lui a rasé la chatte (parce qu'elle avait tenté de le faire elle-même, mais comme à 20 et quelques piges, elle était vierge de toute épilation (mais dans quel monde ?!?) c'était un carnage...).
Je tressaille lorsqu’il passe le blaireau savonneux sur mon pubis. C’est tiède. Il doit y avoir de l’eau chaude dans le verre.
Alors du coup en échange, il la laisse le raser (le visage hein, pas les couilles).
C'est qu'il a confiance en sa charmante épouse le Cricri, celle-là-même qui se boîte tous les 3 mètres, qui met 4 plombes à actionner un dictaphone et qui est capable de transformer son sexe en toundra.
Et après, vu que la plage c'est mort à cause des suçons, ils vont faire du shopping d'œuvres d'art à Saint Paul de Vence et ses fameux « vignobles et champs de tournesol [qui] forment des damiers sur la plaine, ponctués çà et là de petites fermes. »
Euh, on parle du même Saint Paul de Vence là ?
Elle flashe sur des tableaux de poivrons (qui lui rappelle quand ils ont cuisiné chez elle dans le 2, avant qu'il lui dise de ranger le poulet et de pourrir les draps avec de la glace à la vanille) :
On les mettrait où ? (...)
— Dans la cuisine.
— Bien vu, madame Grey.
Il lui achète donc ses tableaux de poivrons, lui avoue au resto que s'il aime lui faire des tresses c'est parce que sa mère biologique le laissait jouer avec ses cheveux (glauque), lui offre un bracelet à 30 000€ pour cacher les marques des menottes à son poignet puis apprend dans la bagnole qu'il y a eu un incendie à son bureau de Seattle.
Et sinon à part ça, quand ils ne font pas de la pub, ils reprennent des slogans comme "hé, tu t'attendais à quoi ?" (Schweppes featuring Ana).
Ensuite, comme Bella dans le deuxième tome de Twilight, Ana décide de se mettre en danger (en allant faire du shopping à Cannes en jet ski en l'occurrence... Rappelons sa maladresse légendaire qui confine à la poliopathie).
Sauf que, Bella avait une raison (irrationnelle certes) puisqu'elle était toute malheureuse qu'Edward l'ait larguée (et que le suicide étant un péché mortel, valait mieux juste risquer de finir paralysée).
Là, le Cricri, c'est son mari, il est déjà super préoccupé et Ana est juste égoïste, immature, inconsistante et conne.
Bref, comme toute adulte qui se respecte, elle s'achète une chaîne de cheville avec des cœurs et des dauphins qui pendouillent en faisant gling-gling afin de masquer ses traces de menottes (et qui sera du plus bel effet avec son bracelet à 30 000€). Parce qu'elle pense que c'est pour ça que son mari est inquiet, parce qu'il n'aime pas lui faire des marques (pas du tout parce que quelqu'un a saboté son hélico dans le 2 et qu'il y a eu un incendie criminel dans les locaux de sa boîte).
Et elle achète un appareil photo à Cricri (en ayant aucun scrupule à appeler son pote José en pleine nuit, décalage horaire oblige, pour lui demander conseil).
Le cadeau lui fait moyennement plaisir vu qu'il considère que les précédents clichés qu'il avait pu faire de ses différentes soumises étaient une assurance pour les faire chanter afin qu'elles respectent l'accord de confidentialité (ça aurait été trop con de pas l'épouser celui-là). Mais bon, comme disait l'autre, "tout finit par des chansons"... Enfin là pour le coup, c'est par une chatouille-party et tout est oublié !
Tout ça pour dire qu'on s'en fout (au-delà de la violente envie de pendaison qui nous submerge).
Malgré le mariage et tout le bordel, Cricri a du mal à abandonner ses vieilles habitudes de stalker fou :
Je tends instinctivement la main vers Christian en me réveillant. Personne. Je scrute la cabine, angoissée. Christian m’observe, assis dans un petit fauteuil à côté du lit. Il se penche, pose quelque chose par terre et s’allonge à côté de moi. Il porte son short en jean et un tee-shirt gris.
— Pas de panique, tout va bien, me dit-il comme s’il parlait à un animal pris au piège.
Il s'inquiète pour elle, elle s'inquiète pour lui, bla-bla-blaaaaa.
Ils font du jet-ski pendant approximativement 3mn, juste le temps d'aller du port de Saint Laurent du Var à l'aéroport de Nice, et de se manger une gamelle :
Maintenant, je suis mouillé.
— Moi aussi, je suis mouillée.
— J’aime bien que tu sois mouillée.
Et puis ils rentrent à Seattle.
Je suis crevée. C’est épuisant de voyager dix-huit heures d’affilée, même en première classe.
Et Ana/EL James nous refourgue un énième résumé de ses trois semaines de lune de miel (d'ailleurs, qui peut bien se permettre de s'absenter pendant presque un mois juste après avoir été miraculeusement promue éditrice ? Ah mais c'est vrai qu'elle est mariée au mec qui a racheté sa maison d'édition !).
De retour à l'Escala, Cricri porte Ana pour lui faire franchir le seuil (heureusement qu'il l'a prévenue qui ne serait jamais romantique, autrement il aurait pu tomber dans le cliché niais), Ana a grossi (cela-dit, depuis le temps qu'ils ont arrêté les capotes, avec les litres et les litres qu'elle a reçus sans jamais rien expulser (on n'était pourtant plus à un détail sordide près) ça n'est pas si étonnant qu'elle ait pris du poids), champagne, voile pudique sur baise, décalage horaire, insomnie, re-voile pudique, Ana est à fleur de peau (tiens, tiens...), barbeuc chez les parents de Cricri avec toute la famille :
Carrick a l’air ridicule devant le barbecue avec sa toque de chef et son tablier « Permis de griller »
Ana se demande où en sont Mia (la sœur de Christian et Elliott) et Ethan (le frère de Kate qui elle, se tape Elliott, le frère de Christian et Mia), ce à quoi on a juste envie de lui dire, gentiment, patiemment : Oh ben il a sûrement vu de la lumière et il est entré... Mais en même temps, s'il est invité aux réunions de famille, c'est que quelque part, il doit en faire partie GROSSEEEEE COOOOOONNE !!!!
Il se met à pleuvoir, Christian chante au piano, Ana a des remontées acides (nous aussi), et ils rentrent chez eux.
Et c'est pile lorsque Christian laisse enfin Ana conduire sa super bagnole sur le chemin du retour, qu'ils se retrouvent suivis par les méchants.
S'ensuit une course poursuite effrénée avec Ana dans le rôle de Ryan Gossling quand tout à coup :
J’ai la voiture bien en main, maintenant. C’est un plaisir de la conduire : elle est tellement silencieuse et maniable que j’ai du mal à croire qu’on roule à cette vitesse. (...) J’appuie à nouveau sur l’accélérateur et nous filons à 120. Bon sang, quel bolide ! J’adore cette voiture, elle est tellement maniable. Je roule à près de 140.
Mais malgré la qualité du rapport de conduite d'Ana, la voiture des méchants les suit toujours, elle-même suivie par la voiture des gardes du corps de Cricri avec lesquels ils sont en contact téléphonique :
— Il roule à 160, monsieur.
— Ne le lâchez pas, Luke ! aboie Christian à Sawyer.
Luke ?
Et un peu plus loin :
— Ne le lâchez pas, Luke.
— Luke ?
— C’est son prénom.
(...) Surveille la route ! aboie-t-il.
— Luke Sawyer.
— Oui !
Il a l’air exaspéré.
— Ah.
Ils arrivent à semer les méchants et Ana, qui est un pot-pourri d'émotions (tiens, tiens, tiens...) se met à chialer.
Tes lèvres sont si douces quand tu pleures, ma belle petite fille courageuse.
Alors il la baise dans la bagnole, dans le parking sous-terrain, non sans préalablement lui avoir fait part de sa réticence face à son attitude perverse et inappropriée... Lui... Le mec qui faisait signer des contrats d'esclave sexuelle pour torturer des brunettes dans sa chambre rouge... (Plus rien ne me surprend à ce stade).
Arrivés à l'appart' à Cricri, ils apprennent que la voiture des méchants était en fait conduite par une méchante et Ana demande à Cricri de la défoncer grave (elle, pas la méchante). Ouais, bon elle demande un truc "hard" quoi... (Et "cochon" : c'est son nouveau mot qu'elle utilise à la pelle).
Et alors là, ça envoie du pâté : excitée comme une puce nymphomane (et comme une enfant le matin de Noël : « Un instant plus tard, je l’entends ouvrir un tiroir. Des jouets ! »), elle se lâche complètement niveau vocabulaire.
Il fait glisser un doigt jusqu’à la fente de mon cul, puis sur mon anus qui se rétracte à ce contact. (...)
— Tu mouilles beaucoup, Anastasia. À cause de tout à l’heure dans la voiture, ou de ce que je viens de te faire ?
Il me donne une autre claque qui me fait crier, puis introduit deux doigts en moi, qu’il retire aussitôt pour humecter mon anus. (...)
Oh mon Dieu… est-ce qu’il va m’enculer ? (...)
J’entends un liquide gicler, d’un tube sans doute, puis ses doigts me massent à nouveau là.
Bon bref, il ne l'enculera pas cette fois (il la baisera tout en jouant avec un bébé plug anal).
La femme chante toujours. C’est bizarre, dans la salle de jeux, Christian laisse toujours jouer les morceaux en boucle.
Et après ils vont (enfin) se laver (ces gros dégueulasses).
Il prend doucement ma tresse, la rapproche de ses lèvres et en embrasse le bout respectueusement, le regard empli d’amour.
Pendant que Christian va faire semblant de bosser (c'est-à-dire checker les rapports de ses hommes de main à propos des méchants), Ana s'installe dans son bureau-bibliothèque grand comme un terrain de foot afin de... Faire semblant de bosser elle aussi. Elle se dit qu'elle n'a pas envie de reprendre le boulot et se souvient :
Je me rappelle la crise d’apoplexie de Roach lorsque je lui ai appris l’identité de mon futur mari. Je ne le savais pas à ce moment-là, mais j’épousais le patron.
Après avoir bien rien foutu, elle décide d' « entamer la dernière corvée de la journée », soit retirer « la carte mémoire du Nikon » et l'insérer « dans le portable pour y transférer les photos » de sa lune de miel (celle-là de corvée !).
Alors qu'elle rerésume une énième fois sa vie et sa journée, elle s'aperçoit d'un truc complètement incroyablement incroyable :
Il m’a prise en photo pendant que je dormais ! (...) Il y en a des tonnes, prises à mon insu...
Comme elle trouve ça trop adorable et qu'elle est subitement très-très inquiète que quelqu'un puisse faire du mal à son serial-killer d'amour, elle va le retrouver dans son bureau pour lui faire un câlinou. Là, ils regardent les images de la vidéo surveillance du bureau de Cricri et elle reconnaît le méchant qui a mis le feu : c'est Jack Hyde, son ancien patron obsédé sexuel dont elle a (fort logiquement) pris la place au bout d'une semaine de taff (taff dont elle ne voulait plus il y a 1/2 heure)... On se surprend presque à regretter qu'il ne soit pas arrivé à ses fins le bougre.
Toute guillerette d'avoir enfin servi à quelque chose (même si Christian n'est pas très content qu'elle ait pu être suffisamment proche de son ancien patron pour pouvoir le reconnaître uniquement en voyant le bas de son visage... En même temps, c'est pas comme si il avait essayé de la violer), elle part faire des sandwiches.
Je te mène à la baguette, dis-je en recouvrant mon sens de l’humour.
Le lendemain elle retourne donc au boulot et se prend le chou avec Cricri qui vient se donner en spectacle dans son bureau parce qu'elle a l'outrecuidance de continuer à "bosser" sous son nom de jeune fille.
Parce que, la Ana, elle ne voudrait pas qu'on puisse croire qu'elle ne doit sa promotion qu'au fait qu'elle se tape le propriétaire de la boîte, non non non : elle veut que les gens sachent que c'est uniquement dû à ses deux semaines de travail acharné en tant qu'assistante où elle a passé son temps à lire et envoyer des mails à Cricri, à se promener et à répondre à des appels perso...
Et là (parce que l'histoire de la promo n'était pas déjà assez trop), Cricri lui annonce que, dans un an, la boîte lui appartiendra à elle et il lui demande si elle préfère la nommer Grey Publishing ou Steele Publishing.
— Tu adores la littérature et tu es obsédée par ton métier.
Pendant notre voyage de noces, tu as lu combien de manuscrits ? Quatre ?
— Cinq.
Vu qu'elle a complètement cédé, la Ana n'est pas contente du tout du tout d'elle-même et elle est en colère après Christian.
Qu’est-ce qu’il peut être exaspérant, parfois. Mégalo, dominateur… et un peu con.
Alors elle fait sa Calimero : "oh non, tout le monde va savoir maintenant que je suis mariée à un homme jeune, beau et riche et je vais avoir ma propre maison d'édition, c'est trop injuste ! Et en plus, je vais devoir me farcir un RDV avec l'architecte d'intérieur pour ma nouvelle maison au bord de la mer que Christian m'a achetée, bouhhhhhh"
Il ne manquait plus que ça. (...) Ma journée de merde est sur le point de devenir encore plus merdique.
Elle décide donc de se sortir les doigts du cul et de l'affronter le soir-même parce que trop (D'amour ? De bonheur ? De sexe ? D'argent ?) c'est trop, faut pas abuser.
Tout l’après-midi, alors que j’aurais dû me concentrer sur mon boulot, j’ai essayé de trouver la meilleure façon de lui parler.
Le soir venu, elle boude de façon ostentatoire.
Il paraît tellement dépassé que c’en serait drôle, si ça n’était pas tragique. Eh bien, qu’il aille se faire foutre !
— Ne sois pas fâchée. Tu m’es si précieuse. Comme un trésor inestimable. Comme un enfant, ajoute-t-il sur le ton de la vénération.
Ses mots me troublent. Comme un enfant. Précieuse comme un enfant… Donc, un enfant lui serait précieux !
Bref, elle re-cède à toutes les injonctions de Christian concernant sa vie professionnelle (exactement comme l'après-midi).
Je le ferai pour lui, pour le rassurer, puisqu’il en a tant besoin.
— Je croyais que tu avais déjà accepté ?
— En effet, mais maintenant que nous en avons rediscuté, je suis plus satisfaite de ma décision.
Alors du coup ils se réconcilient :
— Tu m’aimes comme si tu étais ma fille ?
Comme elle est regonflée à bloc et que c'est une sorte de déglingo, elle se fighte avec la-dite architecte d'intérieur pseudo-nympho parce qu'elle est un peu trop grande, une peu trop blonde et qu'elle a un peu trop de nichons (c'est pas comme si le Cricri les aimait petites, brunes et menues... Et comme sa mère).
Petit florilège de ses pensées avant, pendant, après qu'elle a marqué son territoire autour de son Cricri d'amour :
Il est à moi. Ouais, salope – à moi. (...) Fous-lui la paix, pétasse. Il n’aime pas être touché. (...) Ma déesse intérieure félicite ma garce intérieure.
Grâce à ce petit intermède verbalement fleuri, nos deux tourtereaux se retrouvent plus soudés que jamais.
Je t’aime plus que la vue, l’espace et la liberté.
Alors Ana décide de lui couper les cheveux (oui, comme ça, sans transition... Enfin si : si on est un lecteur attentif, on aura remarqué que l'auteure glisse subtilement des "ses cheveux trop longs" dans toutes ses descriptions depuis le début du bouquin). Mais au lieu de ça, subitement, ils baisent.
Assez de bichonnage ! Maintenant, je veux te baiser jusqu’à ce que tu vires de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel.
Mes tétons sont branchés directement sur mon sexe.
Finalement, elle part quand même à la recherche de ciseaux (ça peut être utile quand on veut couper des cheveux) dans le bureau de Cricri.
Et là, double stupeur ! Cricri a un flingue planqué dans le tiroir à ciseaux (ho !) et Taylor le larbin se tape Gail la boniche (hoooo !).
Pourtant, il me semble bien que Mme Jones est plus âgée que Taylor, non ? Aïe, il va falloir que j’assimile cette nouvelle donne…
Et puis après la séance salon de coiffure à domicile, on a droit à une énième scène d'une fadaise sans borne... Enfin non, rappelons que c'est un roman porno-BDSM tout de même, ça n'est pas possible d'être aussi niais !
Christian, je pourrais te regarder du matin au soir. (...)
— Ce n’est qu’une belle gueule, bébé.
— Et derrière cette belle gueule, il y a une très belle âme, dis-je en l’embrassant sur la tempe. L’âme de mon homme.
L'espace d'un instant, on a presque l'impression qu'Ana va se rebeller (au lieu de jurer comme un charretier dans sa tête)...
Peut-être qu’on devrait avoir un mot d’alerte pour les moments où il devient trop autoritaire et dominateur, et ceux où il se conduit comme un con ? Je glousse. Le mot d’alerte, ça pourrait être ça : « Con. » Je trouve cette idée très séduisante.
Bref : Dialogues vides de sens, désaccord au sujet du port d'armes dont on se fout royalement, échanges de mails au boulot, Cricri signe "PDG-hoplophobe", Ana comprend pas...
Hoplophobe? C’est quoi, ce truc-là ?
...Cricri part en voyage d'affaire, Ana projette d'aller boire un verre avec Kate (escortée par pas moins de deux gardes du corps, Sawyer et une nouvelle que ça serait quand même ballot que ce soit elle la femme de la course poursuite en voiture), Cricri pas content, Ana supplie (son papa de la laisser sortir ?), Ana cède, "raccroche", "non c'est toi qui raccroche" (dépression, tentative de suicide du lecteur), Ana désobéit, Cricri est furax (again), Ana est bourrée, Ana a bien fait de désobéir : Jack Hyde a été arrêté dans l'appartement de Cricri à l'Escala (et ensuite flics, sandwich beurre de cacahuète-confiture et Ana va se coucher).
Elle se réveille avec une GDB carabinée et son stalker fou de mari assis sur le fauteuil au pied du lit.
S'ensuit donc : haleine de marcassin coprophage, Christian fâché, Ana penaude et l'engueulade la plus longue, la plus chiante, la plus inutile, la plus mal écrite de l'histoire de la littérature (ou au moins de la trilogie Fifty Shades... Et vu le niveau du reste, c'est dire). Morceaux choisis :
La défense est parfois la meilleure forme d’attaque.
— Ne sois pas fâché, s’il te plaît. Je trouve ta réaction excessive.
(...)
— Excessive ? rugit-il. Un cinglé entre dans mon appartement pour kidnapper ma femme, et tu trouves ma réaction excessive ?
Je me lave rapidement. Je veux savoir. (...) Christian n’est plus dans la chambre. Bon sang, qu’est-ce qu’il s’habille vite !
— Ana, tu mettrais à l’épreuve la patience d’un saint.
— Je pourrais vous accuser de bien des choses, monsieur Grey, mais pas d’être un saint.
Je dois affronter les conséquences de mon acte impardonnable : passer la soirée dans un bar avec ma meilleure amie.
Maintenant que Jack est arrêté, nous pourrions sûrement assouplir les mesures de sécurité. Mais je me rappelle les « sages conseils » de ma mère la veille de mon mariage. Ana, mon cœur, il faut que tu saches choisir tes combats. Ce sera pareil avec tes enfants lorsque tu en auras. Enfin, au moins, il me laisse aller au bureau.
Bon ce qu'on en retient c'est que malgré l'autre con qui boude, elle a le droit d'aller bosser.
Comme la nouvelle de "l'agression" de la veille et de l'arrestation de l'ancien boss de la boîte a déjà fait 3 fois le tour de Seattle, tout le monde est super prévenant avec elle... Et pas du tout parce que c'est la femme du grand patron et future patronne de la boîte (c'est pas trop dur d'avoir passé la soirée à te bourrer la gueule avec ta cops et de n'avoir rien vu, vécu, subi de l'intrusion de Jack Hyde, vu que tu as débarqué après la bataille ?)...
— Ça va.
(...)
— Tant mieux, répond Elisabeth. (...) Si je peux faire quelque chose, si tu as besoin de quoi que ce soit, dis-le-moi.
Elisabeth se lève.
— Je sais que tu es occupée, Ana. Je te laisse travailler.
Alors Ana et Cricri poursuivent leur engueulade par email (c'est fou ce qu'elle a comme boulot...).
Et c'est pas fini ! La suite ici :
Précédemment dans Cinquante nuances plus claires... http://www.delacritiquehysterique.com/un-resume-rigolo-de-50-nuances-plus-claires-le-tome-3-de-la-trilogie-fifty-shades-de-el-james Le soir venu, au lieu de s'engueuler (encore et encore...), ils baisent (encore et encore). Au lieu de ça, il lui file à bouffer des feuilles de vignes farcies congelées (vu qu'il vient de se cramer avec le micro-onde, elle n'ose pas lui dire que ça se mange chaud).