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IL MAESTRO DELLE OMBRE de Donato Carrisi [critique]

Suite à de fortes intempéries, Rome va se retrouver plongée dans un black-out programmé d'une nuit entière. Et qui dit black-out, dit plus de système de sécurité, dit :

Allez les gars, donnez tout, lâchez-vous, vous n'êtes plus filmés !

Pillages, viols, meurtres, canulars, exactions en tout genre...

Parallèlement, on retrouve Marcus, le prêtre-profiler-amnésique-ex-serial-killer (histoire de spoiler la série de ses tribulations à ceux qui les commenceraient par le 3ème volet). On le découvre entravé à poil dans les vestiges du Tullianum (comme l'antique cachot romain) sans aucun souvenir de ce qui l'a conduit là. Et comme c'est un peu le héros, il ne va pas crever dans les 10 premières pages et réussira donc à s'évader en dégueulant la clé de ses menottes.

Ainsi, de petits mots griffonnés de sa propre main comme autant d'indices, en scènes de crimes toujours plus sordides (Fincher est dans la place), il va mener un jeu de piste, aidé par Hannibal Lecter, afin de trouver Tobia Frai, un gamin fan de la Roma (il cherche aussi !) disparu neuf ans plus tôt, de sauver la Cheerleader, de sauver le monde... Avec en plus (sinon c'est moins fun) du meurtre en série perpétré par son propre agresseur, et de la secte, la Chiesa dell'eclissi, adepte du Captagon et de la prophétie du pape Leone X qui disait que Rome ne devrait jamais être plongée dans l'obscurité (un peu comme lors d'une éclipse... Ou d'un Black-Out donc) et pour qui l'événement sonne comme un "top à la vachette !"

De son côté, Sandra, la veuve-employée-au-service-des-passeports-ex-photographe-de-cadavres-parfaitement-équilibrée-merci-pour-elle, va être rappelée par la criminelle pour appâter le chaland et surtout le très vilain tueur en série qui s'amuse à dézinguer un par un de façon très créative (voire récréative) les membres de la secte.

Comme elle enquête exactement sur la même chose que Marcus, il la trouvera forcément sur son chemin, s'offrant toute nue à des inconnus dans une chambre d'hôtel en pleine apocalypse. L'union faisant la force et Fluctuat nec mergitur, ils tenteront de résoudre tout ce beau merdier ensemble, avec un inspecteur contre les crimes ésotériques en forme de T1000 aux trousses, et toute cette tension sexuelle incroyablement touffue qui les caractérise...

IL MAESTRO DELLE OMBRE de Donato Carrisi [critique]

À la lecture de ce roman, il apparaît encore plus indéniable que monsieur Carrisi est un grand amoureux de la ville éternelle : sa passion transpire littéralement dans chacune de ses descriptions. De plus, on voit bien qu'il a fourni un travail colossal de recherche dans le processus de dévastation de la capitale italienne, comme il l'évoque dans la note en fin d'ouvrage. Mais peut-être qu'on le ressent trop justement, et que l'intrigue en elle-même en pâtit.

Alors je ne sais pas si c'est parce que j'ai beaucoup trop aimé ses premiers livres, ou si c'est parce que j'ai mis le bonhomme sur un piédestal ou si c'est parce que je me suis lassée...

Ou bien si la qualité de l'écriture du Monsieur a véritablement baissé (plus factuelle, plus journalistique, plus calibrée pour une adaptation audiovisuelle, moins passionnée peut-être) et si c'est pour cela qu'on est moins en empathie avec les personnages, qu'on craint moins pour leur survie aussi.

Ou encore si cela tient au fait qu'on a donc de plus en plus l'impression de lire un scénario (d'autant plus lorsque le scénario lorgne dangereusement du côté d'un mix entre SEVEN et LE SILENCE DES AGNEAUX teinté de franchise AMERICAN NIGHTMARE avec TERMINATOR en guest-star)...

Ou si je suis définitivement traumatisée par le Captagon depuis la lecture du roman LES FAUVES d'Ingrid Desjours (qui, même un an après continue de me torturer)...

Ou bien si c'est parce qu'on a le sentiment que l'auteur ne se renouvelle plus beaucoup, comme s'il cherchait à séduire de nouveaux lecteurs avec le risque de laisser les anciens sur le carreau...

Tu ne nous aimes plus, Donato ? On ne te suffit plus, c'est ça ? Il t'en faut toujours plus ?

Goloso !

... répondant ainsi, à l'instar de Camilla Läckberg, à une logique que je ne m'explique pas (les nouveaux lecteurs vont-ils vraiment commencer à lire la série des Marcus et Sandra par le troisième volet de leur (més)aventures trépidantes ?)...

Ou si, outre le style, l'intrigue elle-même semble redondante avec ses fausses pistes systématiques et son retournement de situation final obligatoire, son suspens qui n'en est plus un et ses révélations nettement moins percutantes que dans les précédents opus de l'auteur...

Ou si c'est un peu de tout cela qui rend l'histoire si prévisible.

Mais en tout cas, avec tout le respect que je dois à son auteur (ainsi qu'à tous ceux qui sont foutus d'écrire des livres), ce troisième volet du TRIBUNAL DES ÂMES m'a déçue.

Ou alors il faut simplement que je grandisse, que je passe à autre chose et que j'arrête de lire des thrillers.

Dans la même série :

IL CACCIATORE DEL BUIO (MALEFICO en VF), 2ème volet des aventures de Sandra et Marcus.

IL TRIBUNALE DELLE ANIME (LE TRIBUNAL DES ÂMES en VF), 1er volet des aventures de Sandra et Marcus.

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