13 Août 2017
Mon histoire d'amour avec Patrick Asté a commencé l'été de mes 14 ans (platonique, intellectuelle et imaginaire l'histoire hein, sinon c'est le genre de trucs carrément punis par la loi). À l'époque, il écrivait la rubrique "Diastème répond... Quand on l'appelle" dans le magazine 20 ANS (ouais, j'étais carrément une rebelle). Et puis il a aussi collaboré avec le magazine PREMIÈRE... Je ne sais pas si vous imaginez mais un type qui réussissait à écrire des trucs drôles d'un côté et des chroniques ciné de l'autre, c'était une sorte de dieu vivant pour moi !
Après j'ai grandi, 20 ANS a changé de ligne éditoriale et je l'ai suivi de loin. Mais c'est grâce, ou plutôt à cause de lui que j'ai eu envie d'écrire des conneries (donc merci de lui envoyer vos plaintes et vos insultes à mon encontre directement ici dorénavant). Alors, qui sait, peut-être que si je rattrape mon retard de tout ce qu'il a fait en 3 septennats depuis ses interventions dans la presse écrite, j'aurai un jour envie (pour le talent c'est une autre histoire... pour la morale aussi d'ailleurs) d'écrire des trucs moins débiles moi aussi ?
JUILLET-AOUT c'est l'histoire de deux sœurs : Joséphine (superbe Alma Jodorowsky), la belle aînée, et Laura (formidable Luna Lou), jolie petite rebelle ordurière de 14 piges, pas de seins et pas encore de problème de protections périodiques non plus, qui défonce littéralement Souad, la plus jeune fille de FATIMA dans le film éponyme, au jeu de l'ado excessive, exaspérante, imbuvable mais attachante (comme quoi c'est possible).
Elles quittent leur superbe appartement parisien pour passer la première partie de leurs vacances d'été avec leur maman (touchante Pascale Arbillot) dans la sublime villa avec piscine de leur beau-père (impeccable Patrick Chesnais) sur la Côte d'Azur (ça se sent que le monsieur a du fric ou j'en remets une couche ?). Là, la grande découvre l'amour et le banditisme pendant que sa sœur casse prodigieusement les couilles de tout le monde.
Elles passent ensuite le reste des grandes vacances avec leur père (impérial Thierry Godard) qui s'applique à vivre un remake breton de la série THE AFFAIR en se tapant la jeune serveuse locale...
Un film plutôt joliment fait et joliment foutu, qui, c'est vrai, n'évite pas tous les clichés du film sur les grandes vacances mais dont la réalisation toute en douceur rajoute au charme de l'ensemble et parvient à recréer, au travers des différences de luminosité par exemple, cette langueur estivale typique et spéciale, cette atmosphère hors du temps et du réel emplie d'une nostalgie à la fois douce et amère.
JUILLET-AOUT dresse ainsi le portrait de personnages positifs au fort capital sympathie (même la petite Laura qui fait pourtant tout pour être insupportable), très justement interprétés. Pas de véritable antagoniste ici ou si peu, à part peut-être le milliardaire libidineux qui, cela-dit, ne force personne non plus... Juste des gens gentils, aimants, sincères, intelligents et bienveillants (pléonasme ?), merveilleux à la limite du surnaturel, où personne ne s'obstine à se chercher des excuses pour rester dans l'erreur, où tout le monde finit par assumer ses conneries et prendre ses responsabilités, où personne ne sombre dans la haine, la rancœur ou l'hystérie.
Et ça, franchement, ça fait vraiment du bien par où ça passe.
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