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AVA de Léa Mysius [critique]

AVA de Léa Mysius [critique]

AVA, de quoi ça parle ?

C’est les grandes vacances et Ava a 13 ans. Bon en vrai c’est Noée Abita, un petit air d’Adele Exarchopoulos (les yeux et la bouche sans doute) aussi bluffante que magnifique, mais 19 piges à la louche au moment du tournage, rapport à la loi et à toutes les scènes où on la voit à poil.

AVA de Léa Mysius [critique]

Elle est donc en vacances au bord de la mer avec sa mère et sa toute petite sœur, le(s) courageux papa(s) ayant préféré partir.

Tout pourrait donc aller pour le mieux dans le meilleur des mondes... Enfin autant que cela peut aller quand on a treize ans, qui n’est déjà pas un âge tout à fait facile comme l’avait très bien démontré ce fameux documentaire de Claude Pinoteau avec Sophie Marceau, et une mère qui vous refile son bébé pour aller se faire sauter.

Sauf qu’Ava perd progressivement la vue. Enfin pas si progressivement que ça : sa vision en lumière basse s’apprête à disparaître et elle sera complètement aveugle beaucoup plus rapidement que prévu. Et ça, ça pue franchement du cul.

Alors, entre une mère égocentrique qui lui promet les meilleures vacances de sa vie tout en ne pensant qu’à sa gueule, une petite sœur sans problèmes oculaires et une furieuse envie de buter tout le monde, Ava va faire de la merde avec un gitan en cavale. Ou prendre sa liberté (c’est un peu pareil)...

AVA de Léa Mysius [critique]

AVA, pourquoi c’est bien ?

AVA est un film avec des gens tout nus, dont deux actrices pressenties à la base pour être nommées aux César... Parce que c’est important d’entretenir les clichés au sujet des critères de sélection à cette cérémonie.

AVA est aussi un film avec des sexes en gros plans : une chatte et une bite... Parce que c’est important la parité.

AVA est également un film avec des gens de différentes couleurs qui font du cul, parce que c’est joli la mixité.

Donc si on résume bien : nudité frontale, portraits pubiens et bayse... Quelque chose me dit qu’AVA est tout simplement un film qui a été présenté à Cannes. Parce que, là aussi, il y a quand même un cahier des charges à respecter, merde !

Bon pas en sélection officielle, certes, mais dans le cadre de la semaine de la critique, ce qui n’est déjà pas degueu pour un premier long métrage en tant que réalisatrice pour Léa Mysius.

Mais AVA est surtout un film incroyablement sensuel et sensoriel. Bon en même temps le sujet s’y prêtait vachement. La performance des différents acteurs, et particulièrement celle de Laure Calamy (qui joue la mère) et de son interprète principale qui ne tombe jamais dans la caricature de ce que peut être une gamine de 13 ans, est véritablement à saluer. Elle joue avec une innocence et un naturel confondants et l’on sent bien à quel point la réalisatrice aime son actrice tant elle la met en avant, tant elle la valorise, tant elle lui accorde toute confiance à faire reposer son film sur ses épaules et ses grands yeux surpris. Et c’est d’ailleurs dommage qu’elle soit finalement absente de la course au César du meilleur espoir féminin (et pas uniquement parce qu’elle a donné de sa personne, donc). Mais du coup, je n’aurai pas de choix cornéliens à faire et je pourrai librement croiser tous les doigts de mon corps pour Garance Marillier...

Ainsi, même si le film, gentiment immoral, n’évite pas certains écueils sur la rebelle-attitude adolescente pas forcément intrinsèquement liée aux problèmes de santé de la donzelle et même s’il n’évite pas non plus quelques scènes pas trop-trop crédibles comme autant de petites maladresses, il regorge néanmoins de très jolis moments de grâce, encore une fois portés par l’interprétation de Noée, des personnages qui auraient pu être caricaturaux mais qui sont juste humains, des idées de réalisation à la pelle (sans tomber dans le cliché de l’assombrissement de l’image ou de sa réduction comme autant de métaphores lourdingues du rétrécissement du champs de vision d’Ava) et une BO parfaitement efficace.

AVA de Léa Mysius [critique]

AVA est donc un film bourré de qualités, à voir et à revoir en dvd depuis le 8 novembre 2017 avec Arte (page Facebook) et découvert grâce à l’opération dvdtrafic du site Cinetrafic, qui, non content de nous approvisionner en DVD, nous pose également des questions existentielles comme : que nous réserve 2018 côté ciné ? Ou quels sont les meilleurs films de tous les temps ?

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