2 Juillet 2016
C'est la destinée de Gabrielle, des années 50 à 70, une érotomane quelque peu égoïste qui fait des calculs rénaux et de José, le mec le plus patient de la Terre.
Au départ, Marion Cotillard aime tremper son con (ouaip !) dans l'eau glacée de la rivière et pour cause : elle est tellement obsédée par le sexe que l'expression "avoir le feu au cul" prend ici tout son sens. Comme elle a en plus une légère tendance au harcèlement d'hommes mariés et à se foutre à poil devant tout le monde, ça la met moyen pour sa famille dans leur petit bourg de Provence (ambiance sonore "cigales" activée).
Du coup sa mère la vend plus ou moins à un de ses ouvriers saisonniers agricoles espagnols (c'était soit ça, soit l'internement mais c'est quand même mieux ça), moyennant finance pour la création de son entreprise de maçonnerie.
Elle déménage donc à La Ciotat (ambiance sonore "mouettes" activée... Non mais sans déconner, pourquoi vous faites ça qu'avec le sud ?) avec son nouveau mari, José, qu'elle n'aime pas, qui ne l'aime pas non plus vu comment elle est sympathique et joviale avec lui, et auquel elle se refuse, bien évidemment, parce que c'est vachement mieux quand tout le monde souffre, youpiiiii ! (pourtant c'était quand même l'occaz d'éteindre un certain incendie).
Comme le budget prostipute commence à lui déplaire, elle finit par accepter de coucher avec lui (en se faisant payer parce que tout travail mérite salaire, cela va sans dire, et puis comme ça, ça sort pas du foyer). Elle tombe enceinte mais perd son bébé à cause de ses fucking calculs rénaux (le fameux mal de pierres, comme le suggère le titre du film et du roman italien, MAL DI PIETRE, dont il est tiré).
Alors elle part en sanatorium en Suisse et elle rencontre un type (Louis Garrel) qui a plus qu'un seul rein, qui a chopé une saloperie en Indochine et qui ne va pas très bien du tout (note pour plus tard : ne pas aller en Indochine... Ne plus écouter Indochine non plus... Du tout... C'est plus prudent)...
Un psycho-drame très esthétique en forme de flashback, qui partait rudement mal lors de la première scène où l'on pouvait craindre une performance de Cotillard mi-LA MÔME (vas-y Marcel, casse-lui la gueule !!!!!), mi-la mort dans BATMAN, mais où au final, elle joue parfaitement bien.
Une ambiance parfois un peu irréelle et hors du temps comme dans LES AUTRES, parfois hyper réaliste de type documentaire, caméra à l'épaule, "nous nous approchons pour observer la Gabrielle dans son habitat naturel...", avec des passages pas complètement nécessaires (fallait-il vraiment nous refourguer exactement la même scène, des fois qu'on ait oublié le début après 1h30 de film ?).
Et puis les personnages masculins ne sont pas en reste et c'est important de souligner le fait que le film ne sombre pas dans un manichéisme primaire de féminisme tout pourri (celui qui est misandre, pas l'autre) : certes le personnage principal féminin est éminemment moderne et libre mais il le doit aussi à la bienveillance du personnage principal masculin (qui a une capacité à encaisser les low-kick émotionnels assez surprenante).
Alors outre la richesse de la reconstitution historique, tant dans les décors que dans les costumes ou les accessoires et les menus détails (genre les prises électriques), il y a un vrai propos où l'on se dit que, de tout temps, il y a eu des hommes qui ont respecté et aimé les femmes au delà du raisonnable, des gens qui ont accepté de souffrir pour l'autre et qui ont finalement obtenu gain de cause. Et ça, cette complémentarité, ça redonne foi en l'humanité et ça fait du bien.