11 Juillet 2016
CAPTAIN FANTASTIC raconte l'histoire d'un père qui vit avec ses six enfants dans la forêt et qui n'est même pas Mormont. En effet, ce qu'il veut c'est leur donner une éducation libérée du joug du système à faire passer les partisans du bio-local-vegan-CNV-Birkenstock-couches-lavables-Montessori-anti-PLV-Disney-c'est-Satan pour de tous petits joueurs. Avec en prime un savoir encyclopédique dans tous les domaines, un entraînement physique quasi-militaire et une application pratique des théories de Bear Grills et de Noam Chomsky... Mais, par la force tragique des choses, ils vont se retrouver tous les sept embarqués dans un Road-trip en bus aménagé à travers les États-Unis.
CAPTAIN FANTASTIC est un film formidable tant par sa mise en scène, que par sa direction d'acteurs (surtout qu'avec une flopée de gamins, l'exercice peut être particulièrement casse-gueule), que par sa photographie, sa lumière, ses costumes, ses dialogues, son ton, son rythme, son originalité et sa fraîcheur aussi bien dans le drame que dans la comédie...
D'autant plus qu'il s'agit d'un premier film, celui de l'acteur Matt Ross (aperçu dans L'ARMEE DES DOUZE SINGES, VOLTE/FACE, AMERICAN PSYCHO, AVIATOR et l'inénarrable LES VISITEURS EN AMÉRIQUE) avec, en bonus, Viggo Mortensen tout nu dedans (le film, pas Matt Ross).
On pense forcément à INTO THE WILD et à STAND BY ME, mais avec un joyeux et mélancolique côté foutraque bordélique chaleureux, un affrontement d'idéologies un poil caricaturales et extrêmes (ou simplement très américaines ?).
Un film à voir, vraiment, qui montre que le mieux est l'ennemi du bien et qu'en croyant bien faire, en y mettant tout son cœur et sa bonne volonté, on peut se planter par amour et même échouer... Un peu comme dans LE CLIENT d'Asghar Farhadi.