13 Août 2015
Il la supplie donc de ne pas le quitter malgré cette révélation, et elle s'énerve :
Oh, bon sang, non ! Je ne m’en vais pas !
— Que dois-je faire pour te faire comprendre que je ne vais pas m'enfuir ?
Là on se dit qu'on a bien une vague idée d'une forme de contrat légal qui lierait deux personnes entre elles, mais que ça serait tellement gros qu'elle oserait pas la James (rappelons que ce "livre" est sensé être classé "roman érotique tendance SM" pas "romance pour ados pré-pubères"... Oh mais attendez : c'est vrai que c'est un plagiat de Twilight !).
Et vlatipa le Christian qui lui sort :
Il y a une chose que tu peux faire.
Épouse-moi.
Et dans la foulée il lui parlera même de lui coller des gamins (c'était pas Ana qui était bourrée à la base ?).
Déjà qu'elle n'avait même pas encore décidé si oui ou non elle allait emménager avec lui (et qu'elle est pas toute seule dans sa tête), elle se retrouve donc à devoir gérer une demande en mariage et se lance dans de très longues séances de masturbation cérébrale où elle nous impose ses hésitations stériles à propos de la vie et de l'amour à base de :
Peut-être cela va-t-il ressembler à ça, de bons et de mauvais jours.
Ou de :
La solution réside peut-être dans le sexe... C’est sans doute cela qui le rend si enjoué.
De "Oui je le veux" :
Je ne pourrais jamais le quitter. Je l’aime. Ce serait comme me couper un bras.
À "Non je le veux pas" :
Pourquoi ne suis-je pas capable d’endurer davantage de douleur pour mon homme ?
Oh et puis si, je le veux :
Quand je repense à ma vie avant Christian, c’est comme si tout était en noir et blanc – comme les photos de José. Aujourd’hui, mon monde est en couleurs, riches, lumineuses et intenses. Je suis emportée dans tourbillon de lumière éblouissante, la lumière de Christian. Je suis toujours Icare volant trop près de son soleil. Je râle toute seule. Voler avec Christian – qui peut résister à un homme qui sait voler ?
Mais finalement non, je veux pas :
Soudain, cela me frappe tel un coup de boutoir. S’il est sadique, il a véritablement besoin de toutes ces merdes de fouets et de badines. Oh, putain (...) Ça signifie que nous sommes réellement incompatibles.
Mais en fait oui je le veux :
Voilà ce dont il a besoin avec moi, ce à quoi il a droit : un amour inconditionnel. Ce qu’il n’a jamais reçu de la pute camée. Voilà ce dont il a besoin.
Et puis non, je veux pas :
Je prends conscience de la véritable nature de mon problème : je ne comprends tout simplement pas pourquoi il m’aime. Je ne l’ai jamais compris.
Comme il la sent un peu paumée, il lui propose de manger (de toutes façons c'est soit ça, soit baiser... Ou picoler aussi) :
— Du fromage ? demande-t-il.
— Pas à cette heure.
Et après, je vous rassure (ou pas), ils baisent :
Allez, bébé, j’en ai besoin. Donne-moi tout.
Alors qu'elle se réveille en pleine nuit et qu'elle est debout, le front collé à la baie vitrée du salon pour réfléchir (oh non ! Pas réfléchir !), elle entend Cricri crier :
Bordel, que se passe-t-il ? Le cœur battant, je bondis sur mes pieds et me précipite dans la chambre.
Bref, il lui parle de ses cauchemars (que c'est tout de sa faute parce qu'elle s'est levée) avec le cadavre de sa mère qui pue et ils rebaisent :
Il enfouit son visage dans mon cou, m’embrasse...
Mais attention, grande nouveauté : il accepte qu'elle le touche ! (Et niveau érotisme, ça sert à quoi ? À rien).
Le lendemain, elle n'entend pas le réveil et Christian est vachement déçu parce qu'il aurait bien aimé re-rebaiser. Elle l'embrasse chastement ("bien contente de [s']être brossé les dents"... Ben cette nuit ça avait pas l'air de te déranger pourtant) et elle arrive à la bourre au boulot (même si c'est Taylor qui la conduit, qu'elle est « vaguement agacée de ne pouvoir, une fois de plus, conduire [sa] nouvelle Saab » (pauvre petite fille (entretenue par un) riche) et qu'il a fait Sébastien Loeb LV2). Du coup son patron a super les boules après elle :
Pourquoi est-il à ce point en colère ? Qu’est-ce que j’ai fait ?
Au lieu de se tenir à carreau et de faire le boulot pour lequel elle est payée, elle répond à l'appel de José (qui doit venir livrer les photos à Christian et qui en profite pour sonder le terrain et savoir s'ils sont toujours ensemble) puis à celui de Cricri :
— Au revoir…
Il est toujours en ligne.
— Raccroche, lui dis-je en souriant.
Il soupire profondément dans le combiné.
— J’aurais aimé que tu n’ailles pas travailler ce matin.
— Moi aussi. Mais j’ai du travail. Raccroche.
— Toi, raccroche.
— Tu te mords la lèvre.
Merde, il a raison. Comment le sait-il ?
Puis à celui de Mia, la sœur de Cricri, via le standard de la boite (qui l'invite au passage à l'anniversaire de son frère prévu le samedi, et la Ana se rend compte qu'elle ne connaît même pas la date de naissance du mec qu'elle doit potentiellement épouser et qu'elle va encore nous en chier une pendule) :
J’ai déjà appelé Christian pour le lui dire, c’est lui qui m’a donné ton numéro.
Et après elle rediscute via e-mail avec Cricri, qui l'exhorte à utiliser son putain de Blackberry :
Je lève les yeux au ciel. Pourquoi est-il si susceptible au sujet des messages ?
Et elle ne comprend toujours pas non plus pourquoi son boss est en colère après elle... En plus, il ne lui arrive que des misères à chaque fois qu'elle essaie de bosser :
Je me dirige vers la photocopieuse – qui, bien entendu, est coincée par un bourrage papier. Une fois le problème réglé, je découvre qu’il n’y a plus de papier. Pas mon jour.
Pendant sa pause déjeuner, elle se laisse aller à ses divagations habituelles :
Christian le sadique. Christian le soumis. Christian l’intouchable. Les pulsions œdipiennes de Christian. Christian qui donne le bain à Leila.
Et à ses débrief sur sa vie :
Christian à genoux, sa confession, sa demande en mariage, les macaronis au fromage, mes larmes, son cauchemar, le sexe, pouvoir le toucher…
Du coup, elle re-arrive en retard l'après-midi (professionnelle jusqu'au bout). Bref, le vilain patron lui demande de rester un peu plus tard et, alors qu'ils ne sont plus que tous les deux, il la coince. En gros, en échange de son silence sur le fait qu'il a checké sa boite mail pro et qu'il a lu tous ces petits messages adressés à Cricri et qu'il se demande bien comment est-ce possible que ses réponses à lui aient disparu (Là encore, la question est : pourquoi avoir fait effacer ses messages par ses super hackers et pas ceux d'Ana ?), il lui propose gentiment mais instamment de la baiser :
Il est en train de me faire du chantage. Pour coucher avec moi ! Et que puis-je dire ? Les nouvelles de la reprise de la boîte par Christian sont tenues au secret pendant trois semaines encore.
J’ai du mal à croire à tout ça. Coucher… avec moi !
— Tu es une telle cul serré, une repousse-bite, une allumeuse, tu le sais, Ana, murmure-t-il entre ses dents.
Quoi ? Une allumeuse… moi ?
Alors elle lui fait une prise de Krav Maga (que son beau-père lui a appris quand elle était petite, un peu comme Dany Trejo dans Bullet), elle s'échappe, Christian fait virer le méchant patron et tout est bien qui finit bien.
A suivre...
Précédemment dans "Cinquante nuances plus sombres" : Le soir-même, alors que Cricri bosse (ouais parce que, parfois, sporadiquement, ça bosse un PDG multimilliardaire), Ana va subrepticement inspecter la chambre rouge : Elle se met à fouiller une commode qui l'intrigue de façon intrigante et Cricri la surprend.