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L’ASSOMMOIR d’Emile Zola [résumé détaillé, commenté & parodique] (et vice-versa)

L’ASSOMMOIR, c’est la déchéance, sur 20 ans, de la vie d’une femme qui possède d’incroyables talents : une obstination certaine dans l’art de faire des choix de merde et, un peu par lâcheté, un peu par confort, un peu par une formidable absence totale de toute forme de volonté, une recherche constante du contentement de connards.

L’ASSOMMOIR d’Emile Zola [résumé détaillé, commenté & parodique] (et vice-versa)

Allons-y gaiement !

D’emblée, ça démarre sur les chapeaux de roue pour Gervaise Macquart, mère de Claude (L’ŒUVRE), Etienne (GERMINAL), et Jacques Lantier (LA BÊTE HUMAINE) ainsi que d’Anna Coupeau (NANA) : à 22 ans, fraîchement débarquée de Plassans et de sa Provence natale, elle vit avec Auguste Lantier dans une pitoyable piaule d’un miteux hôtel parisien (le bien nommé Boncoeur), et ils ont déjà deux enfants, nés hors mariage sinon c’est moins marrant.

— Non, nous ne sommes pas mariés, reprit Gervaise. Moi, je ne m’en cache pas. Lantier n’est pas si gentil pour qu’on souhaite d’être sa femme. S’il n’y avait pas les enfants, allez !… J’avais quatorze ans et lui dix-huit, quand nous avons eu notre premier. L’autre est venu quatre ans plus tard… C’est arrivé comme ça arrive toujours, vous savez. Je n’étais pas heureuse chez nous ; le père Macquart, pour un oui, pour un non, m’allongeait des coups de pied dans les reins. Alors, ma foi, on songe à s’amuser dehors… On nous aurait mariés mais je ne sais plus, nos parents n’ont pas voulu.

Sympa le background !

Alors qu’elle se pèle à la fenêtre en attendant désespérément le retour de son bien-aimé enfoiré qui a découché, elle pose un regard attendri sur ses chieurs endormis, enlacés, et respectivement âgés de 8 et 4 ans à l’époque : l’artiste ultérieurement pendu et le mineur syndicaliste en devenir... Et non pas le futur cheminot steak tartare dont j’étais étrangement persuadée qu’il était le cadet de la fratrie et non son benjamin. Peut-être à cause de ce passage de LA BÊTE HUMAINE en fait :

Sa mère Gervaise, il est vrai, l’avait eu très jeune, à quinze ans et demi ; mais il n’arrivait que le second, elle entrait à peine dans sa quatorzième année, lorsqu’elle était accouchée du premier, Claude ; et aucun de ses deux frères, ni Claude, ni Étienne, né plus tard, ne semblait souffrir d’une mère si enfant et d’un père gamin comme elle, ce beau Lantier, dont le mauvais cœur devait coûter à Gervaise tant de larmes.

Ben alors Emile, on écrit quand on est bourré ? À moins qu’en 13 ans et presque autant de bouquins, il eût été aisé de chier dans la colle niveau chronologie... Ou tout simplement que Jacques ne faisait pas partie de la généalogie de départ, c’est possible aussi.

L’enfoiré en question finit par rentrer et lui ment éhontément sur ses activités nocturnes. Mais comme Gervaise est abonnée à son compte Snapchat, elle sait très bien qu’il a passé la nuit avec la radasse du quartier. Lantier assume moyen alors il la menace pour mieux se radoucir et la lui faire à l’envers (voire la lui mettre bien profond). Il lui demande ainsi d’aller porter des affaires au Mont-de-Piété, histoire de récolter quelques deniers afin de leur permettre de se sustenter en famille, dans le partage et la joie.

Une fois la visite chez ma tante effectuée, elle s’apprête à partir au lavoir pour lessiver les guenilles familiales mais le bougre refuse de lui confier les siennes. Et Gervaise, passablement bouchée à l’émeri, ne voit toujours rien venir. Du coup, comme c’est décidément un type formidable qu’il aurait été trop con de ne pas épouser, il profite de sa laborieuse absence momentanée pour la plaquer en douce et se barrer avec Adèle, la salope précédemment évoquée, en prenant soin d’emporter l’argent et les papiers de leurs différentes mises au clou et de laisser à ses deux jeunes fils le privilège d’aller annoncer à leur mère la bonne nouvelle de son départ.

S’ensuit une baston de meufs au lavoir entre Gervaise et Virginie, sœur de la greluche briseuse de ménage, venue là simplement pour ficanasser et pouvoir rapporter au nouveau couple illégitime la réaction de la femme bafouée. Après lui avoir balancé de grands baquets de flotte à la gueule ainsi que quelques menus détails sur son intimité que Lantier a eu la gentillesse de partager sur la place publique, Virginie se laisse finalement surprendre et Gervaise lui inflige une fessée cul-nu à grands coups de battoir. Le tout dans les acclamations ordurières des autres femmes en présence et les hurlements et sanglots désespérés de Claude et Etienne qui, rien qu’avec ça, n’auraient pas eu assez d’une vie de psychanalyse (et il n’y aura évidemment pas que ça).

*Générique de début*

Parce que niveau cruauté humaine, c’est quand même une entrée en matière de très haut niveau même pour Zola.

Trois semaines plus tard, nous retrouvons notre héroïne en charmante compagnie, à L’assommoir du Père Colombe, un rade local du quartier de la Goutte d’Or (au nom tellement symbolique) qui, avec son monstrueux alambic, est finalement un des personnages les plus importants du roman, comme placé au centre d’une spirale infernale où l’histoire retourne de façon cyclique, même que ça pourrait être pour ça que le roman porte ce titre, en fait. Elle est donc en train de boire un godet avec l’ami Coupeau, son voisin, qui lui fait un rentre-dedans pas possible. Entre deux discours où ils s’avouent mutuellement qu’ils ne supportent pas l’alcool (ce qui leur fait déjà un point commun... dramatique et prémonitoire, certes, mais commun tout de même) Gervaise, légèrement échaudée par les choses de l’amour, refuse ses avances, arguant qu’elle a pris sa vie en main, qu’elle bosse, que ses gamins vont à l’école et qu’elle est enfin tranquille...

– C’est bête, ça me fait froid, cette machine… la boisson me fait froid…
Puis, revenant sur l’idée qu’elle caressait d’un bonheur parfait :
– Hein ? n’est-ce pas ? ça vaudrait bien mieux : travailler, manger du pain, avoir un trou à soi, élever ses enfants, mourir dans son lit…
– Et ne pas être battue, ajouta Coupeau gaiement. Mais je ne vous battrais pas, moi, si vous vouliez, madame Gervaise… Il n’y a pas de crainte, je ne bois jamais, puis je vous aime trop...

S’agirait de pas parler trop vite non plus hein.

Elle se fâcha seulement un jour où, voulant lui prendre un baiser de force, il lui avait arraché des cheveux.

Et ben voilà ! Mais comme il ne l’a pas tapée, ça ne compte pas ?

Jusqu’à ce qu’il la demande en mariage et que, ne sachant pas dire non, elle dise oui.

— Bien sûr, je ne dirai pas oui comme ça, reprit Gervaise. Je ne tiens pas à ce que, plus tard, vous m’accusiez de vous avoir poussé à faire une bêtise… Voyez-vous, monsieur Coupeau, vous avez tort de vous entêter. Vous ignorez vous-même ce que vous éprouvez pour moi. Si vous ne me rencontriez pas de huit jours, ça vous passerait, je parie. Les hommes, souvent, se marient pour une nuit, la première, et puis les nuits se suivent, les jours s’allongent, toute la vie, et ils sont joliment embêtés… Asseyez-vous là, je veux bien causer tout de suite. 

Mais non !!!

L’ASSOMMOIR d’Emile Zola [résumé détaillé, commenté & parodique] (et vice-versa)

Ils se marient donc, par un beau jour de juillet, sous des trombes d’eau et une chaleur étouffante, sans aucun membre de la famille de la mariée (pas même sa sœur Lisa du VENTRE DE PARIS) avec pour invités des gens au mieux indifférents au pire pas complètement favorables à la noce (ceci-dit, même la météo n’était pas vraiment pour) : les potes alcoolos, la mère et les deux sœurs du marié, le mari et les voisins de l’une d’entre elle, la Lorilleux (connasse de compèt’ qui est à l’origine du surnom de Gervaise, « la Banban », parce qu’elle boite à cause d’une jambe trop courte, trouvé le jour-même du mariage parce que c’est décidément trop fun de se foutre de la gueule du handicap de la mariée).

Pendant l’orage, elle était restée les yeux fixes, regardant les éclairs, comme voyant des choses graves, très loin, dans l’avenir, à ces lueurs brusques.

Elle le sait, elle le sent qu’elle fait une connerie...

Pendant les 4 années suivantes, Gervaise et Coupeau (qui n’a visiblement pas de prénom) triment pour se mettre en ménage et quitter la chambre d’hôtel minable où ils résident. Tandis que Claude est plus ou moins acheté par un vieux monsieur pédophile amateur d’art qui le ramène à Plassans et le scolarise au collège, Gervaise, par un système de vase communicant met bas une petite fille prénommée Anna qui décèdera 18 ans plus tard après avoir épongé une bonne partie de la haute société parisienne.

Elle eut un faible sourire ; puis, elle murmura :
– C’est une fille.
– Juste ! reprit le zingueur, blaguant pour la remettre, j’avais commandé une fille ! Hein ! me voilà servi ! Tu fais donc tout ce que je veux ?
Et, prenant l’enfant, il continua :
– Qu’on vous voie un peu, mademoiselle Souillon !… Vous avez une petite frimousse bien noire. Ça blanchira, n’ayez pas peur. Il faudra être sage, ne pas faire la gourgandine, grandir raisonnable, comme papa et maman.
Gervaise, très sérieuse, regardait sa fille, les yeux grands ouverts, lentement assombris d’une tristesse. Elle hocha la tête ; elle aurait voulu un garçon, parce que les garçons se débrouillent toujours et ne courent pas tant de risques, dans ce Paris.

Welcome to the World !

Après un congé maternité d’approximativement 48h et durant les trois années suivantes, ils vivent heureux, élèvent leur fille, gagnent suffisamment d’argent pour en mettre de côté et se débarrasser d’Etienne en le foutant en pension, deviennent potes avec leurs voisins de palier, la mère Goujet, dentelière et son grand fils forgeron, et les Lorilleux sont toujours aussi méchants et envieux. Mais alors que tout leur sourit et que Gervaise s’apprête à se mettre à son compte comme blanchisseuse en louant une boutique au rez-de-chaussée de l’immeuble où vivent sa chère belle-sœur et son adorable mari, Coupeau a la riche idée de se casser la gueule du toit de l’immeuble où il officiait comme zingueur, déconcentré par sa gamine qui lui fait « coucou » de la rue, sous le regard de La Mort (ou d’une vieille appuyée à sa fenêtre, c’est pareil).

Ci-gît la période approximativement heureuse et insouciante de la vie de Gervaise Macquart, au bout d’un quart du bouquin... Ce qui laisse à Zola les trois autres quarts pour lui mettre très, très cher. Parce que je ne sais pas ce qu’elle lui a fait mais elle va déguster sa race.

Car il ne meurt pas ce bougre de Coupeau, ç’eut été trop simple ! Au lieu de ça, Gervaise craque toutes leurs économies en soins à domicile de peur qu’il ne crève à l’hôpital et passe ses jours et ses nuits à son chevet, toujours couvée par la grande bienveillance d’une partie de sa belle-famille.

Mais comme une chute de trois étages sur la tête peut passablement vous changer un bonhomme, le gentil Coupeau se mue peu à peu en odieux salopard qui en veut à la Terre entière. Tenaillé par sa rancoeur contre le destin qui l’a fait se boiter alors qu’il ne se murge pas, contrairement à son père, lui-même couvreur et mort en tombant d’un toit alors qu’il était rond comme une queue de pelle, il commence par sombrer dans l’oisiveté : de convalescent il devient peu à peu un gros branleur. Puis il enchaîne naturellement par s’en prendre à l’intrus de son foyer qu’il tolérait plutôt bien jusque là : Etienne. Il se met à le haïr et à le tabasser joyeusement, forçant l’enfant à trouver refuge chez leurs voisins. Enfant qui finit en leasing chez les Goujet en devenant l’apprenti du forgeron. Et tout aussi logiquement Coupeau commence à boire, à traîner dans les bars (air connu)... Même s’il ne picole que du vin et jamais d’alcool fort parce que, c’est bien connu, ça ne bourre pas la gueule, il rentre bizarrement de plus en plus souvent pété.

Les lendemains de culotte, le zingueur avait mal aux cheveux, un mal aux cheveux terrible qui le tenait tout le jour les crins défrisés, le bec empesté, la margoulette enflée et de travers. Il se levait tard, secouait ses puces sur les huit heures seulement ; et il crachait, traînaillait dans la boutique, ne se décidait pas à partir pour le chantier. La journée était encore perdue. Le matin, il se plaignait d’avoir des guibolles de coton, il s’appelait trop bête de gueuletonner comme ça, puisque ça vous démantibulait le tempérament. Aussi, on rencontrait un tas de gouapes, qui ne voulaient pas vous lâcher le coude ; on gobelottait malgré soi, on se trouvait dans toutes sortes de fourbis, on finissait par se laisser pincer et raide ! Ah ! fichtre non ! ça ne lui arriverait plus ; il n’entendait pas laisser ses bottes chez le mastroquet, à la fleur de l’âge. Mais, après le déjeuner, il se requinquait, poussant des hum ! hum ! pour se prouver qu’il avait encore un bon creux. Il commençait à nier la noce de la veille, un peu d’allumage peut-être. On n’en faisait plus de comme lui, solide au poste, une poigne du diable, buvant tout ce qu’il voulait sans cligner un œil. Alors, l’après-midi entière, il flânochait dans le quartier. Quand il avait bien embêté les ouvrières, sa femme lui donnait vingt sous pour qu’il débarrassât le plancher. Il filait, il allait acheter son tabac à la Petite Civette, rue des Poissonniers, où il prenait généralement une prune, lorsqu’il rencontrait un ami. Puis, il achevait de casser la pièce de vingt sous chez François, au coin de la rue de la Goutte-d’Or, où il y avait un joli vin, tout jeune, chatouillant le gosier. (...)

Autopsie d’une gueule de bois.

L’ASSOMMOIR d’Emile Zola [résumé détaillé, commenté & parodique] (et vice-versa)

C’est là que leur voisin, Goujet, secrètement amoureux de Gervaise (car il est bien le seul à voir son dévouement à la limite de la tentative de canonisation), renonce à se marier pour proposer à la jeune femme de lui prêter des thunes afin qu’elle puisse s’établir à son compte. Le tout contre l’avis de sa mère, parfaitement consciente que son fils ne reverra jamais la couleur de son pognon car Jojo l’alcoolo est complètement en train de partir en couille et qu’il va évidemment bouffer le beurre, l’argent du beurre, le sourire et le cul de sa blanchisseuse de femme. Pourtant Gervaise, bossant comme une crevarde, de jour, de nuit, tout le temps, arrive à honorer ses échéances hebdomadaires. Au début. Jusqu’à ce qu’elle vienne leur réemprunter de l’argent, s’ajoutant à sa précédente dette, ne sachant pas où peut bien passer son pognon (en deux briques : Coupeau, bar).

Les Coupeau se retrouvent donc installés dans l’immeuble des Lorilleux qui crèvent de jalousie et de haine. Il faut dire que, quatre années durant, ça marche plutôt pas mal pour leur belle-sœur, si l’on omet la disparition intempestive de l’argent (car pour tomber de haut, il faut bien s’élever un peu à un moment donné). Sauf que, même s’il a encore l’alcool festif, Coupeau se détériore et force est (terriblement angoissante) de constater que Gervaise a toujours une bonne raison de l’absoudre.

L’ASSOMMOIR d’Emile Zola [résumé détaillé, commenté & parodique] (et vice-versa)

Où était le mal, si son homme s’amusait un peu ? Il fallait laisser aux hommes la corde longue, quand on voulait vivre en paix dans son ménage. D’un mot à un autre, on en arrivait vite aux coups. Mon Dieu ! on devait tout comprendre. Coupeau souffrait encore de sa jambe, puis il se trouvait entraîné, il était bien forcé de faire comme les autres, sous peine de passer pour un mufle. D’ailleurs, ça ne tirait pas à conséquence ; s’il rentrait éméché, il se couchait, et deux heures après il n’y paraissait plus. (...)
— Que voulez-vous, il n’a pas sa raison, on ne peut pas se fâcher. Quand je le bousculerais, ça n’avancerait à rien. J’aime mieux dire comme lui et le coucher ; au moins, c’est fini tout de suite et je suis tranquille… Puis, il n’est pas méchant, il m’aime bien. Vous avez vu tout à l’heure, il se serait fait hacher pour m’embrasser. C’est encore très gentil, ça ; car il y en a joliment, lorsqu’ils ont bu, qui vont voir les femmes… Lui, rentre tout droit ici. Il plaisante bien avec les ouvrières, mais ça ne va pas plus loin. Entendez-vous, Clémence, il ne faut pas vous blesser. Vous savez ce que c’est, un homme soûl ; ça tuerait père et mère, et ça ne s’en souviendrait seulement pas… Oh ! je lui pardonne de bon cœur. Il est comme tous les autres, pardi !

Que celles et ceux qui n’ont jamais vécu ce genre de situations me jettent la première AÏEUH !!!

De son côté Nana, qui a désormais 6 ans et qui grandit plus ou moins complètement dans la rue puisqu’elle se fait virer de l’école un jour sur deux, montre de formidables prédispositions pour devenir la salope capricieuse et dominatrice que l’on connaîtra plus tard, faisant preuve, dès son plus jeune âge, d’une forme certaine de génie dans l’art d’inventer des coups foireux et d’entraîner les autres dans ses conneries ainsi que d’une fascination perverse pour le cul. Vice qu’elle ne tient pas de sa mère qui, elle, entretient plutôt une relation platonique avec Goujet, le gentil forgeron friendzoné.

Ainsi, au gré du temps et des humeurs de chacun, la blanchisseuse se réconcilie et s’engueule avec les gens qui étaient présents à son mariage (les concierges, son autre belle-sœur...) qui s’empressent de retourner dans le camp des détesteurs de Gervaise, toujours présidé par les mêmes crevures. Elle prend ensuite sa belle-mère à demeure et tout va encore à peu près pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Mais un jour Gervaise rencontre Virginie, celle qui avait fait la Une du magazine « Fesse-moi avec une pelle » au début du roman. Et même si la blanchisseuse se méfie un peu au début, son naturel très con revient au galop et elles deviennent Best Friends Forever. Mais la jeune femme finit par lui donner des nouvelles de Lantier et, comme Gervaise le redoutait, il est de retour dans le coin depuis qu’il a récemment largué sa greluche Adèle. Et voyant que, malgré des efforts considérables pour s’en foutre, Gervaise est tout de même vachement troublée, Virginie va se faire plaisir en exagérant les sentiments qu’il pourrait encore avoir à son égard et en lui faisant comprendre que même s’il a passé les sept dernières années à tabasser la femme pour laquelle il l’avait quittée, il ne l’a jamais oubliée (euh alors, 4 ans pour quitter l’hôtel, puis trois ans sur le même palier que les Goujet, plus 4 autres années à essayer de rembourser le pognon prêté tout en en empruntant davantage, même si je pose 6 et je retiens 2, ça fait toujours pas 7 ans. Emile, sors tout de suite de ce bar !).

Le nom de Lantier lui causait toujours une brûlure au creux de l’estomac, comme si cet homme eût laissé là, sous la peau, quelque chose de lui.

Un traceur GPS ?

Du coup Gervaise se réfugie souvent dans la forge pour mater ostensiblement pendant des plombes comme une petite catin la musculature ruisselante de sueur de Goujet-la-friendzone et ressentir au plus profond d’elle-même chaque coup qu’il porte avec son gros marteau... Parce qu’en fait, elle flippe sa mère de se retrouver nez à nez avec son ancien amant, dans une résurgence follement réaliste des souvenirs sentimentaux et charnels qu’elle croyait refoulés à jamais.

Elle ne pouvait plus ne réfléchir à rien, sur une chaise, sans penser aussitôt à son premier amant ; elle le voyait quitter Adèle, remettre son linge au fond de leur ancienne malle, revenir chez elle, avec la malle sur la voiture. Les jours où elle sortait, elle était prise tout d’un coup de peurs bêtes, dans la rue ; elle croyait entendre le pas de Lantier derrière elle, elle n’osait pas se retourner, tremblante, s’imaginant sentir ses mains la saisir à la taille. Bien sûr, il devait l’espionner ; il tomberait sur elle une après-midi ; et cette idée lui donnait des sueurs froides, parce qu’il l’embrasserait certainement dans l’oreille, comme il le faisait par taquinerie, autrefois. C’était ce baiser qui l’épouvantait ; à l’avance, il la rendait sourde, il l’emplissait d’un bourdonnement, dans lequel elle ne distinguait plus que le bruit de son cœur battant à grands coups.

Mais elle va se calmer oui ?!?

L’ASSOMMOIR d’Emile Zola [résumé détaillé, commenté & parodique] (et vice-versa)

Et tandis que Coupeau se bourre désormais la gueule à l’eau-de-vie à l’Assommoir (ce qui le rend nettement moins festif bizarrement), Gervaise tente, comme un mauvais présage, de porter secours à sa voisine que le mari, le père Bijard, complètement torché, est en train de massacrer à mains nues sous les yeux de leur fille de quatre ans qui utilise sa petite sœur encore bébé comme bouclier (combo !).

Personne n’osait se risquer dans la chambre, parce qu’on connaissait Bijard, une bête brute quand il était soûl. Il ne dessoûlait jamais, d’ailleurs. Les rares jours où il travaillait, il posait un litre d’eau-de-vie près de son étau de serrurier, buvant au goulot toutes les demi-heures. Il ne se soutenait plus autrement, il aurait pris feu comme une torche, si l’on avait approché une allumette de sa bouche.

Mais c’est exactement ce qu’il fallait faire ! Une bougie d’anniversaire et, hop !, problème résolu.

Tribute :

Prenons quelques instants pour nous recueillir sur le sort de cette voisine qui ne mourra que quatre ans plus tard, d’un bon gros shoot dans le ventre administré par son mari aimant, le temps de pondre un troisième enfant et de laisser le soin à son aînée d’élever son petit frère encore nourrisson et sa petite sœur sous les coups de leur père... Et ayons une pensée émue pour Lalie, cette même petite aînée de 8 ans, dont le calvaire ne fera alors que commencer puisqu’elle se verra persécutée en lieu et place de sa mère, fouettée et plein d’autres sévices tous plus drôles les uns que les autres, tout en continuant à s’occuper de son foyer et de « ses » enfants, et en trouvant des excuses à son ivrogne de père. Et qui décédera pitoyablement, non sans avoir préalablement fait le ménage, préparé le repas et donné ses dernières recommandations à son tortionnaire qui s’en contre-cogne.

Elle n’avait plus de chair, les os trouaient la peau. Sur les côtes, de minces zébrures violettes descendaient jusqu’aux cuisses, les cinglements du fouet imprimés là tout vifs. Une tache livide cerclait le bras gauche, comme si la mâchoire d’un étau avait broyé ce membre si tendre, pas plus gros qu’une allumette. La jambe droite montrait une déchirure mal fermée, quelque mauvais coup rouvert chaque matin en trottant pour faire le ménage. Des pieds à la tête, elle n’était qu’un noir. Oh ! ce massacre de l’enfance, ces lourdes pattes d’homme écrasant cet amour de quiqui, cette abomination de tant de faiblesse râlant sous une pareille croix ! On adore dans les églises des saintes fouettées dont la nudité est moins pure.

Putain, c’est du Zola.

L’ASSOMMOIR d’Emile Zola [résumé détaillé, commenté & parodique] (et vice-versa)

Arrivée à la moitié du bouquin, Gervaise organise un énorme dîner pour se réconcilier avec tous les membres de son anti fan-club et surtout, avec la complicité de sa belle-mère, foutre copieusement les boules aux Lorilleux.

Elle la fit rentrer dans la boutique, ôta de son doigt son alliance, en disant :
– Tenez, mettez ça avec. Nous aurons davantage.
Et quand maman Coupeau lui eut rapporté vingt-cinq francs, elle dansa de joie. Elle allait commander en plus six bouteilles de vin cacheté pour boire avec le rôti. Les Lorilleux seraient écrasés.
Depuis quinze jours, c’était le rêve des Coupeau : écraser les Lorilleux.

Attention Gervaise : qui fait le malin tombe dans le ravin...

Dîner durant lequel elle leur rince la gueule ainsi qu’aux concierges, à son autre belle-soeur (la veuve Lerat, celle qui se coltinera le mouflet de NANA plus tard), à sa belle-mère (en même temps elle habite là), aux Poisson (Virginie et son mari), à ses employées, et à Goujet. Comme ils se retrouvent 13 à table et que ça risquerait de lui porter malheur pour la suite (qu’est-ce que ça aurait été sinon ?), elle invite également le clodo du coin qui vit dans la sous-pente du dernier étage de l’immeuble et qui passait justement par là. Tout ce petit monde s’empiffre et picole à faire pâlir d’envie Mastroianni, Noiret, Piccoli et Tognazzi réunis, pleurer un crudivore et exploser n’importe quel lecteur en plein vol (ou l’inverse) jusqu’à ce que Lantier se mette à les observer de la rue et que Coupeau, parti pour lui peter la gueule à la base, l’invite à se joindre à eux.

Et c’est ainsi que cette immonde petite fouine manipulatrice fait son grand retour dans la vie de Gervaise qui va devenir de plus en plus merdique à partir de là. Parce qu’après avoir mis dans sa poche tout le quartier et les proches de la mère de ses deux fils en leur léchant allègrement le cul, il va carrément s’installer chez elle « dans l’intérêt d’Etienne » (qui partira 15 jours plus tard comme apprenti mecano à Lille), sur invitation de ce gros con de Coupeau qui aurait vraiment mieux fait de crever en tombant du toit.

Et là, c’est le drame : Lantier parle beaucoup mais ne paie jamais rien, ni le logement ni la bouffe, la boutique de Gervaise se casse lentement mais sûrement la gueule, elle s’endette chaque jour un peu plus pour pouvoir nourrir ses deux hommes (l’ancien, le nouveau) ainsi que sa fille et sa belle-mère, Lantier tente de lui rouler une galoche de force (#balancetonporc), Goujet lui propose de s’enfuir en Belgique mais elle refuse cette grosse truie violette (je t’en foutrais de l’honneur), son mari et son ex lui piquent du pognon pour aller se goinfrer et se biturer au resto en jouant au sirop avec leurs potes descendants directs de Perceval.

— J’ai la Révolution, cria-t-il. Quinte mangeuse, portant son point dans l’herbe à la vache… Vingt, n’est-ce pas ?… Ensuite, tierce major dans les vitriers, vingt-trois ; trois bœufs, vingt-six ; trois larbins, vingt-neuf ; trois borgnes, quatre-vingt-douze… Et je joue An un de la République, quatre-vingt-treize.

Cul d’chouette !

L’ASSOMMOIR d’Emile Zola [résumé détaillé, commenté & parodique] (et vice-versa)

Et puis Lantier finit par mettre une grosse mine à Coupeau qui, ramené finalement par les flics, s’endort dans son propre vomi dégueulé façon L’EXORCISTE partout dans la chambre, ne laissant d’autre alternative à Gervaise que de céder à son ancien amant, sans haine ni violence, parce que c’est toujours mieux que de se coucher dans la gerbe (on en reparle de ton refus de t’enfuir avec le forgeron maintenant pauv’conne ?), le tout sous le regard ensommeillé mais néanmoins fébrile de sa fille de 10 piges (com-com-combo !).

Elle aurait voulu changer de peau en changeant d’homme. Mais, lentement, elle s’accoutumait. C’était trop fatigant de se débarbouiller chaque fois.

Étape 1.

Ajoutons à ça sa salope de belle-mère qui passe son temps à monter ses enfants les uns contre les autres et à débiner Gervaise dans son dos en racontant les pires saloperies à son sujet, et qui va aller jusqu’à balancer le ménage à trois à Goujet ce qui brisera son petit cœur de colosse en mille morceaux. Et cela marquera la rupture définitive des relations entre la blanchisseuse et ses anciens voisins lors d’une dernière visite pour rapporter leur linge durant laquelle la mère du forgeron lui mettra une petite salve de taquets verbaux humiliants et mérités mais d’une tristesse absolue.

Dès lors, Gervaise se met à se foutre de tout : elle fait de la merde dans sa boutique, elle ne pense qu’à bouffer, elle paume des fringues, lave mal et envoie chier ses clients qui finissent par tous logiquement se barrer...

Gervaise, sans perdre un coup de dents, leur criait bon voyage, les arrangeait d’une propre manière, en se disant joliment contente de ne plus avoir à fouiller dans leur infection. Ah bien ! tout le quartier pouvait la lâcher, ça la débarrasserait d’un beau tas d’ordures ; puis, ce serait toujours de l’ouvrage de moins. En attendant, elle gardait seulement les mauvaises payes, les rouleuses, les femmes comme madame Gaudron, dont pas une blanchisseuse de la rue Neuve ne voulait laver le linge, tant il puait.

Étape 2.

Elle ne se lave plus, ne reprise plus ses vêtements, ne nettoie plus sa piaule, se fait blacklister de la moitié des commerces du quartier pour contracter des dettes chez l’autre moitié, fout tout le mobilier au clou, se met à picoler avec sa radasse de belle-mère...

Et le pire c’est qu’il reste encore plus d’un tiers du bouquin. Attention, ça va piquer ! C’est bien simple : imaginez pour chaque situation ce qui pourrait arriver de pire et c’est exactement ce qui se passera... Comme une sorte de prophétie auto-réalisatrice de la loose (Zola appelle ça le déterminisme héréditaire ou la théorie de la dégénérescence... C’est vrai que c’est tout de même nettement plus classe formulé de cette façon).

De leur côté, Coupeau et Lantier continuent de s’engraisser et de ne strictement rien branler, tout en se battant les couilles des problèmes d’argent que pourrait rencontrer Gervaise pour les contenter, étant donné que plus personne ne glande grand-chose dans le foyer.

Elle filait doux maintenant, elle pliait ses grosses épaules, ayant compris qu’ils s’amusaient à la bousculer, tant elle était ronde, une vraie boule. Coupeau, très mal embouché, la traitait avec des mots abominables. Lantier, au contraire, choisissait ses sottises, allait chercher les mots que personne ne dit et qui la blessaient plus encore.

Étape 3.

Et Lantier sentant la fin du ménage proche se met à chercher un nouveau nid à parasiter. Il jette donc son dévolu sur le couple Poisson dont la femme, Virginie, se trouve être pile-poil la BFF de Gervaise mais aussi la sœur de la nana pour laquelle il avait abandonné ses deux fils. La mère Coupeau meurt, le croque-mort se trompe et apporte un cercueil pour Gervaise (funky !), le proprio débarque lors de la veillée funéraire et annonce aux Coupeau qu’ils seront expulsés le surlendemain faute de paiement de leurs mois de retard qu’ils n’ont bien évidemment pas et l’on apprend que les cadavres sont équipés d’une bonde qui leur permet de se vidanger régulièrement et abondamment. Du coup ils sont bien contraints d’accepter de céder leur logement aux Poisson. Ils se retrouvent alors relégués au 6eme étage de leur ancêtre de HLM, dans un trou minuscule, tandis que Lantier garde sa piaule dans leur ancienne boutique, tout en continuant à monter bayser Gervaise en attendant que Virginie cède à ses avances (je réitère : ça aurait vraiment été trop con de pas l’épouser celui-là).

Nana fait sa communion et devient apprentie fleuriste chez sa tante, Madame Lerat...

Elle n’avait pu apprendre que ça du métier. On lui donnait à faire toutes les queues de l’atelier, tant elle les faisait bien. 

C’est un signe.

Mais durant les deux années suivantes, les Coupeau en chient de plus en plus et pour cause : Gervaise merde allègrement à son boulot, si bien qu’elle est rétrogradée (tout en continuant de se la péter ancienne patronne ce qui est assez prodigieux) et ne gagne plus qu’une misère. Coupeau, lui, de son coté, après un contrat en province qui a eu l’effet d’une cure de désintox, revient à Paris tout comme le naturel (qui, quant à lui, revient au galop). Séparés, à demeure, de son acolyte Lantier, il rebosse de temps en temps mais ne ramène jamais un rond à la maison. Alors Gervaise et Nana, qui hésitent chaque jour entre bouffer ou se chauffer ou payer le loyer ou que dalle, rêvent qu’il calanche. Et la présence de l’autre côté de la cloison du croque-mort qui l’avait enterrée un peu trop vite donne à Gervaise des envies de suicide (mais pas de se sortir les doigts du cul et/ou de se barrer ce qui est fort dommage).

Jusqu’à ce qu’à force d’errer ivre mort sous la pluie Coupeau chope une pneumonie et qu’il soit hospitalisé à l’endroit même qu’il avait aidé à construire au début du livre (karma, bitch !). Il est ensuite transféré à Sainte Anne, en psychiatrie. Lorsqu’il en sort, il ne tremble plus et ne voit plus de rats qui essaient de l’attaquer. Et il est tout désolé, tout gentil et tout mignon avec toutes ses bonnes et jolies résolutions. Mais :

Oh ! tu sais, un petit verre par-ci par-là, ça ne peut pourtant pas tuer un homme, ça fait digérer.

Résultat, une semaine après, il repicole comme en 40 (anachronisme !!!!).

Au bout d’un moment, Gervaise, qui en a passablement ras-le-bol mais qui a parallèlement largement entamé son processus d’avachissement sur elle-même, finit par aller le chercher à l’Assommoir. Sauf qu’au lieu de le ramener par la peau du cul, par le truchement de l’annihilation complète de sa détermination (et surtout foutu pour foutu), elle cède (again) et accepte de trinquer avec son mari et ses potes et finit totalement déchirée (ce que tous ses haters attendaient impatiemment).

– Dis donc, Marie-bon-Bec, ne fais pas ta gueule ! cria Coupeau. Tu sais, à Chaillot les rabat-joie !… Qu’est-ce que tu veux boire ?
– Rien, bien sûr, répondit la blanchisseuse. Je n’ai pas dîné, moi.
– Eh bien ! raison de plus ; ça soutient, une goutte de quelque chose.
Mais, comme elle ne se déridait pas, Mes-Bottes se montra galant de nouveau.
– Madame doit aimer les douceurs, murmura-t-il.
– J’aime les hommes qui ne se soûlent pas, reprit-elle en se fâchant. Oui, j’aime qu’on rapporte sa paie et qu’on soit de parole, quand on a fait une promesse.
– Ah ! c’est ça qui te chiffonne ! dit le zingueur, sans cesser de ricaner.
Tu veux ta part. Alors, grande cruche, pourquoi refuses-tu une consommation ?… Prends donc, c’est tout bénéfice.
Elle le regarda fixement, l’air sérieux, avec un pli qui lui traversait le front d’une raie noire. Et elle répondit d’une voix lente :
– Tiens ! tu as raison, c’est une bonne idée. Comme ça, nous boirons la monnaie ensemble. 

Nooooooooooooooonnnnnnn !!!!!!!!!!!!! Étape 4.

L’ASSOMMOIR d’Emile Zola [résumé détaillé, commenté & parodique] (et vice-versa)

Là commence l’ultime phase de sa déchéance et Zola se lache :

Maintenant, Nana ne fourrait plus des boules de papier dans son corsage. Des nichons lui étaient venus, une paire de nichons de satin blanc tout neufs. (...) Il riait comme un cul, le trou de la bouche arrondi, et les joues tellement bouffies qu’elles lui cachaient le nez ; un vrai cul, enfin ! (...) Et Gervaise partit, descendit l’escalier, sans savoir, la tête perdue, si gonflée d’emmerdement qu’elle se serait volontiers allongée sous les roues d’un omnibus, pour en finir. 

M’enfin Emile !...

Nana qui, du haut de ses 15 ans, a de plus en plus le feu au derche finit par quitter l’atelier de fleuriste et le domicile familial pour se lancer dans la prostitution en free-lance. Gervaise se fait lourder de chez toutes les blanchisseuses, retourne au lavoir et finit par récurer les sols de son ancienne boutique, sous le regard autoritaire de Lantier et de Virginie qui se roulent des pelles en douce tout en se goinfrant de sucreries.

Et, de loin, elle contemplait la machine à soûler, en sentant que son malheur venait de là (...).

Bien vu Sherlock !

Coupeau et Gervaise font la tournée des cloaques pour essayer de retrouver leur fille, Nana refait de temps en temps surface chez ses parents, toute la famille se met joyeusement sur la gueule, Nana reproche à sa mère de l’avoir poussée à devenir une traînée en lui montrant le mauvais exemple avec Lantier, Coupeau fait des petits séjours réguliers à Saint-Anne et a le cerveau qui fond, Lantier continue de bouffer lentement mais sûrement l’épicerie de Virginie tout en insinuant qu’il voit Nana régulièrement (if you know what I mean), la petite voisine persécutée crève de vieillesse avant d’avoir atteint l’âge de 10 ans, Gervaise n’a plus rien à vendre et donc plus rien à manger alors elle fait les poubelles et va jusqu’à mendier auprès des Lorilleux qui l’envoient évidemment chier, et Coupeau lui balance, en substance, qu’elle n’a plus qu’à faire la pute.

Elle décide alors de suivre les pas de sa fille sur les trottoirs des tout nouveaux Grands Boulevards tout neufs. Mais le problème c’est qu’elle est dans un tel état de délabrement que personne n’en veut. Et que non seulement elle est nulle, mais en plus elle n’a pas de bol : à chaque fois qu’elle tente de racoler, elle tombe sur quelqu’un qu’elle connaît. Alors errant dans la nuit sous la neige en boitant monstrueusement, elle finit par tomber sur Goujet (qui lui aussi aura eu une belle vie de merde, foutue en l’air par amour pour elle). Il la ramène chez lui (faut dire qu’entre-temps, sa mère est morte), lui donne à manger et même dans la déchéance intégrale physique et morale dans laquelle elle se trouve, où elle aura tout rater, même sa prostitution, il l’aime et la respecte encore. Alors ils se disent adieux après un chaste baiser sur le front huileux de l’ex-blanchisseuse sans que rien de sexuel ne se soit jamais passé entre eux.

De son côté, le cerveau de Coupeau ayant fini de fondre, il agonise d’un long delirium tremens à Saint Anne, à se taper des hallu, à danser secoué par les spasmes de tout son corps, à brailler comme un veau et à se battre non stop avec tout un tas d’animaux et de gens (surtout Lantier, auquel il aurait définitivement mieux fait de casser la gueule au lieu de l’inviter à sa table), pendant 4 jours et 4 nuits (ce qui est apparemment une sacrée perf). Pendant ce temps, sa famille aimante et ses charmants anciens voisins se délectent des imitations qu’ils demandent à Gervaise d’effectuer lorsqu’elle revient de ses visites quotidiennes à l’hosto (eurk). Sauf qu’à un moment donné, ça n’intéresse plus personne mais elle continue quand même à imiter son mari désormais décédé. Jusqu’à ce que ça ne soit plus du tout une imitation.

L’ASSOMMOIR d’Emile Zola [résumé détaillé, commenté & parodique] (et vice-versa)

La raclure de Lantier lourde cette enflure de Virginie et se démerde pour installer sa nouvelle conquête mariée, la tripière, dans la boutique.

Gervaise se fait virer de sa piaule du 6ème et atterrit dans la sous-pente de Jo le clodo qui vient de mourir. Elle crève alors comme une merde, de faim et de froid, dans l’indifférence la plus totale, après avoir picolé les derniers sous qu’elle avait gagnés en acceptant de bouffer un truc dégueu. Car ce n’est qu’au bout de deux jours qu’on trouvera son cadavre, à cause de l’odeur.

Va, t’es heureuse. Fais dodo, ma belle !

Santé !

L’ASSOMMOIR d’Emile Zola [résumé détaillé, commenté & parodique] (et vice-versa)
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