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LES TROIS PETITS COCHONS d’à-peu-près le conte traditionnel européen...

Il était une fois trois petits cochons qui partirent chercher fortune parce que c’est ce que font tous les petits cochons arrivés à un certain âge.

LES TROIS PETITS COCHONS d’à-peu-près le conte traditionnel européen...

Ils détenaient tous un petit paquet de blé sorti d’on ne sait où et ils décidèrent d’un commun accord de se séparer afin de... pouvoir couvrir un territoire plus large ? La première étape de leur business plan était de se procurer un logement.

LES TROIS PETITS COCHONS d’à-peu-près le conte traditionnel européen...

C’est ainsi que le premier petit cochon rencontra sur son chemin un type transportant de la paille. Il lui demanda alors expressément de lui vendre son chargement dorsal afin qu’il puisse se construire une maison.

Le type ne fut absolument pas surpris de voir un porc vêtu d’une tenue sportswear et décontractée ni de l’entendre causer l’humain couramment. Il ne se demanda pas non plus pourquoi il ne pouvait coucher dans la boue comme la plupart de ses congénères, ni comment l’animal avait pu se procurer cet argent. Et il ne s’étonna pas plus de le voir réussir à extraire la monnaie de sa poche avec ses petits sabots gourds.

Car il était en effet impossible que le verrat fût tout nu : il lui aurait été dans ce cas fort difficile d’extraire quoi que ce soit d’où que ce soit. À moins que... Non : le petit cochon était définitivement habillé. Ou bien il avait un petit porte-monnaie autour du coup... ou un sac banane, à la rigueur.

Toujours est-il que l’homme, flairant la bonne affaire et sachant, comme tout un chacun, que le porc n’est jamais très au fait du prix du chaume, céda son chargement contre l’intégralité du pactole du petit cochon, l’enflant ainsi copieusement.

Le porcin s’attela tout de go à bâtir sa maison sans même prendre le soin de vérifier auprès du cadastre si le terrain était constructible. Nul ne sait cependant s’il réalisa une toute petite cabane avec le peu de paille qu’un homme même musculeux pouvait charrier sur ses frêles épaules ou bien si le type possédait un surface corporelle de stockage si énorme, étant donné le degré d’encombrement du bordel, qu’elle aurait permis l’édification d’un petit trois pièces, cuisine. En tous les cas et en un temps record, le goret fut chez lui.

LES TROIS PETITS COCHONS d’à-peu-près le conte traditionnel européen...

De son côté, le deuxième petit cochon rencontra sur son chemin un type transportant des fagots. Il lui demanda alors expressément de lui vendre son chargement dorsal afin qu’il puisse se construire une maison.

Le type ne fut absolument pas surpris de voir un porc vêtu d’une tenue casual et confortable ni de l’entendre causer l’humain couramment... Il ne se demanda pas plus pourquoi il ne pouvait tout simplement coucher dans la boue ni comment l’animal avait pu se procurer cet argent ou extraire la monnaie de sa poche avec ses petits sabots gourds. À moins que le type en question ne fût exactement le même que celui du premier petit cochon.

Toujours est-il que, flairant la bonne affaire et sachant que le porc n’est jamais très au fait du prix de la stère, il céda son chargement contre l’intégralité du pactole du petit cochon, l’arnaquant ainsi largement.

Le porcin s’attela tout de go à bâtir sa maison sans plus prendre le soin que son pote de vérifier auprès du cadastre le statut du terrain. Nul ne sait cependant s’il réalisa une toute petite cabane avec le peu de branches qu’un homme même musculeux pouvait charrier sur ses frêles épaules ou bien si le type possédait une surface corporelle de stockage si énorme qu’elle aurait permis l’édification d’un petit chalet avec jacuzzi. En tous les cas et en un temps record, le goret fut chez lui.

De son côté, le troisième petit cochon rencontra sur son chemin un type transportant des briques. Il lui demanda alors expressément de lui vendre son chargement qui ne pouvait décemment être dorsal, afin qu’il puisse se construire une maison.

Le type ne fut absolument pas surpris de voir un porc vêtu d’une tenue chic et sophistiquée ni de l’entendre causer l’humain couramment. Il ne se demanda pas plus pourquoi il ne pouvait tout simplement coucher dans la boue ni comment l’animal avait pu se procurer cet argent ou extraire la monnaie de sa poche avec ses petits sabots gourds. À moins que le type en question ne fût exactement le même que celui du premier, du deuxième, voire des deux premiers petits cochons...

Toujours est-il que, flairant la bonne affaire et sachant que le porc n’est jamais très au fait du prix de la briquette, il céda son chargement contre l’intégralité du pactole du petit cochon, l’escroquant ainsi un peu moins que ses prédécesseurs mais légèrement quand même.

Le porcin s’attela tout de go à bâtir sa maison, toujours sans prendre le soin de vérifier auprès du cadastre le statut du terrain. Nul ne sait cependant comment il réussit à sceller les briques entre elles, le ciment n’étant pas vraiment fourni avec le stock de briques. En tous les cas et en un temps record, le goret fut chez lui.

C’est alors que le loup, par l’odeur alléché, apparut tout à coup. Il s’approcha de la maison du premier petit cochon à peine érigée, si tant est que l’on puisse nommer ainsi trois fétus de pailles adossés l’un à l’autre, et lui tint à peu près ce langage :

— Cochon, cochon, laisse-moi pénétrer ta demeure !
— Loup, loup, tu me prends vraiment pour un con ?
— Ben non, pourquoi ?
— Explique-moi pour quelle raison je te laisserais entrer chez moi ?
— Parce que j’ai faim, parce que j’ai froid, parce que je suis sympa, parce que tu es sympa, pour faire un Scrabble, pour...
— Non, non, non : je n’ai rien à manger sinon ma personne, ma cabane est super mal isolée et...
— Puisque c’est comme ça, je suis très colère ! Et je suis très colère car je suis refus d’hébergement ! Alors je vais souffler, souffler et souffler encore et ta maison s’envolera !

Le loup, qui n’était pas animal à trahir ses promesses, se mit à l’ouvrage. Il souffla, souffla et souffla encore et, aussi surprenant que cela puisse paraître, la maison de paille s’envola.

LES TROIS PETITS COCHONS d’à-peu-près le conte traditionnel européen...

Le petit cochon profita que le loup en hyper ventilation reprenne sa respiration et ses esprits pour décarrer vite fait chez son copain, le deuxième petit cochon. Dans un élan de solidarité sélective, celui-ci l’accueillit volontiers dans sa maison de bois.

C’est alors que le loup, par l’odeur alléché, apparut tout à coup.

Le loup de ce 45 tours me terrifiait quand j’étais petite (source : Galaxidion)

Le loup de ce 45 tours me terrifiait quand j’étais petite (source : Galaxidion)

Il s’approcha de la maison du deuxième petit cochon, si tant est que l’on puisse nommer ainsi trois bâtons adossés l’un à l’autre, et lui tint à peu près ce langage :

— Cochon, cochon, laisse-moi pénétrer ta demeure !
— Non ! Non ! C’est un piège !
— Ah parce que tu crois que je m’en serais pas douté tout seul ?
— Si mais bon, ma récente mésaventure avec le protagoniste devant chez toi m’a rendu quelque peu émotif...
— Allez, steuplé, l’écoute pas ! J’ai faim, j’ai froid, et je veux juste faire une belote avec vous !
— Non, non, non : je n’ai rien à manger sinon ma personne et celle de mon acolyte, ma cabane est super mal isolée et je n’ai même pas de cartes.
— Je vois... Puisque c’est comme ça, je suis très colère ! Et je suis très colère car je suis prétexte fallacieux ! Alors je vais souffler, souffler et souffler encore et ta maison s’envolera !

Le loup, qui n’était pas animal à trahir ses promesses, se mit à l’ouvrage. Il souffla, souffla et souffla encore et, contre toute attente, la maison de bois s’envola.

Les petits cochons profitèrent que le loup en hyper ventilation reprenne sa respiration et ses esprits pour décarrer vite fait chez leur copain, le troisième petit cochon. Dans un élan d’hospitalité choisie, celui-ci les accueillit volontiers dans sa maison de briques.

C’est alors que le loup, par l’odeur alléché, apparut tout à coup. Il s’approcha de la maison du troisième petit cochon, que l’on pouvait carrément nommer ainsi même si ses briques n’étaient pas cimentées, et lui tint à peu près ce langage :

— Cochon, cochon, laisse-moi pénétrer ta demeure !
— Non ! Non ! C’est un...
— Vos gueules ! J’entends rien de ce qu’il dit !
— Je disais : LAISSE-MOI PÉNÉTRER TA DEMEURE ! J’ai faim, j’ai froid, et j’aimerais bien jouer au Uno avec vous !
— Non, non, non : je n’ai rien à manger sinon ma personne ou celles de mes deux acolytes, ma cabane est peut-être bien isolée mais je ne voudrais pas qu’un +4 vienne gâcher notre si belle amitié.
— Je vois... Puisque c’est comme ça, je suis très colère ! Et je suis très colère car je suis foutage de gueule ! Alors je vais souffler, souffler et souffler encore et ta maison s’envolera !

Source : iFunny

Source : iFunny

Le loup, qui n’était pas animal à trahir ses promesses mais qui était tout de même un peu con et surestimait légèrement la force de son souffle, se mit pourtant à l’ouvrage. Il souffla, souffla et souffla encore et, aussi incroyable que cela puisse être, la maison de briques ne s’envola pas du tout.

Mais, ne lâchant pas l’affaire et pris d’une rage folle de se voir ainsi une nouvelle fois refoulé, dès lors que le loup en hyper ventilation eut repris sa respiration et ses esprits il grimpa sur le toit terrasse de la maison et s’attela à y pénétrer par la cheminée vu qu’elle ne possédait ni fenêtres ni porte puisque, rappelons-le, le petit cochon ne s’était procuré que des briques.

Entendant le loup emprunter le même chemin qu’eux précédemment lorsque le troisième petit cochon avait accepté de les recueillir, les deux premiers petits cochons commencèrent à flipper leur mère, prouvant ainsi leur totale inutilité. Le troisième, en revanche, s’empressa de remplir une grosse marmite de flotte car il avait sans doute construit sa maison tout autour d’un puit, d’une source ou parce qu’il avait une grosse réserve de packs d’eau ou qu’il était le premier individu de son temps à être relié au réseau Veolia. Il alluma immédiatement un feu dans la cheminée avec du bois... apporté par le deuxième petit cochon dans sa fuite ? Et il demanda à ses deux acolytes inefficaces d’y installer la marmite.

Personne ne sait pas quel miracle le brasier réussit à faire bouillir l’eau aussi rapidement ou si le loup fut particulièrement lent dans son ascension sur le toit et aveugle pour ne pas se rendre compte que de la fumée s’échappait de la cheminée, signalant tout de même ostensiblement la présence d’un foyer dans son âtre...

Quoi qu’il en soit, le méchant prédateur, qui n’avait pourtant jamais montré la moindre hostilité envers les cochons sinon une susceptibilité exacerbée et une expectoration destructrice face au triple rejet qu’il avait essuyé, tomba dans la marmite d’eau bouillante sans réussir à s’en échapper agonisant ainsi lentement dans une douleur atroce.

LES TROIS PETITS COCHONS d’à-peu-près le conte traditionnel européen...

Enfin, une fois complètement cuit, il finit dévoré par les gentils petits cochons avec lesquels il voulait simplement devenir ami.

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