20 Juillet 2014
En un mot : dur-dur (oui bon ok ça fait deux).
Il est des films qui prennent aux tripes, qui donnent envie de hurler...
Alors pour éviter de chialer de bout en bout (mais pas 3 pauvres larmes à la con qui roulent sur les joues, non, de bons gros sanglots de ceux qui font mal, qui vous déchirent le cœur et vous empêchent de respirer) on essaie de dire un maximum de conneries et on joue au jeu des sosies :
l'oncle serait un mix entre Adrian Brody, Édouard Baer et Kad Merad (si si, c'est possible), le gamin serait Gennaro Gattuso (pour les puristes de la Squadra Azzurra ou du Milan AC) ou le fils caché de David et Jonathan, et la mère ressemblerait à Virginie Ledoyen dans "Mais qui a tué Pamela rose ?" avec une pointe de Laetitia Casta...
Mais sinon pourquoi ressent-on le besoin de déconner et de quoi ça parle ?
En gros, c'est l'histoire de Chava (en vrai c'est surtout l'histoire de l'enfance d'Oscar Torres, le scénariste du film) qui, à onze ans et au milieu des fusillades quotidiennes entre l'armée et les rebelles dans son bidon-ville ou son école, attend gentiment son prochain anniversaire pour se faire enrôler de force dans l'armée Salvadorienne pour participer activement à la guerre civile qui secoue son pays.
Bon, dis comme ça, c'est sûr que ça semble moche mais je vous jure qu'au visionnage c'est encore pire !
Alors ce qui aide aussi, fort heureusement, à dédramatiser ce sont les zooms intempestifs et les mouvements camera inopinés qui font qu'on se croirait parfois dans un sketch des Inconnus (ou dans un film de famille avec mon mec à la réa "y'a des boutons, faut que je touche !"), ou encore les champs/contre-champs (ok ça fait "film d'auteur" mais ça fait surtout décrocher) et les idées de mise en scène pas très subtils (la métaphore de la fin de l'innocence avec le gamin qui laisse tomber ses jouets au sol au moment où il est appelé par les militaires, le parallèle entre les deux enfants qui découvre l'amour et les deux nanas qui, au même instant, se font enlever par les soldats pour découvrir, comment dire, une autre forme "d'amour"...).
Alors certes on est complètement dans le pathos avec la relation ultra fusionnelle mère-enfants (le courageux papa ayant préféré partir) et plus particulièrement mère-fils ainé, le personnage ultra-positif du prêtre, la pauvreté et la précarité totales, la violence, le danger, la peur et la mort, partout, tout le temps, la cruauté de la guerre qui n'épargne personne, l'incroyable résistance humaine face à la ridicule fragilité de la vie mais putain qu'est-ce que c'est digne, qu'est-ce que c'est sobre... et qu'est-ce que c'est déchirant, viscéral !
Un film qui a donc les qualités de ses défauts mais le meilleur film 2014 pour chialer sa race et plus qu'un film d'action 2014, certainement un des meilleurs films de guerre (et le prochain gamin qui fabrique une Kalashnikov en Duplo dans ma classe, j'organise une projection pour le calmer !).
Un film qui ne laisse pas indifférent, un film dont on ne sort pas indemne, un film qui prend clairement le parti du ressenti et non de l'analyse politique, un film à voir en DVD (et en VOST de préférence) depuis le 15 mai 2014 (Metropolitan Filmexport).
Sur ce, je vais aller vérifier qu'aucun de mes enfants ne s'est enfui pour rejoindre les guérilleros (non je ne suis pas irrationnelle !) puis je m'en vais me mater "La grande croisade", histoire d'arrêter de pleurer comme une conne voire de me marrer un peu.