10 Août 2021
Previously dans THE HANDMAID’S TALE : le contexte, Saison 1 (en détail) / (en gros), Saison 2, Saison 4 (Épisode 1 / Épisode 2 / Épisode 3 / Épisode 4 / Épisode 5 / Épisode 6 / Épisode 7 / Épisode 8 / Épisode 9).
De retour chez elle, June retrouve Luke, Moira et Rita parce que c’est un peu un moulin. Luke et son optimisme qui confine à la conconnerie lui rappelle, au cas où elle l’aurait oublié, qu’elle est libre désormais, qu’ils sont enfin de nouveau ensemble et qu’en plus ils ont une fille de rechange, même si ses sourcils commencent sérieusement à le préoccuper. Grâce à ce sublime enchaînement de lapalissades, June est tout à coup guérie de ses troubles du stress post-traumatique, elle réussit enfin à en oublier Nick, et puis Hannah aussi vu qu’elle est toute cassée psychologiquement de toute façon. Fin de l’épisode, fin de la série, ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants.
Mais non Luke : enfoncer des portes ouvertes, nier la réalité de l’état psychique de ta femme et user de la pensée magique ne sert absolument à rien !
Alors June va continuer à digérer ses traumas (et accessoirement trouver encore une excuse pour ne pas s’occuper de sa gosse) et Rita les siens, en continuant à faire la bonniche, même si elle voit un psy pour ça… D’ailleurs June, aller voir un psy peut-être, non ?
Moira leur apprend que Waterford va s’envoler pour Genève où il passera devant la cour internationale qui le libèrera. Comme elle, son rôle c’est celui de la manifestante à peu près tout le temps scandalisée et révoltée mais pacifiste-bougies-peluches-vous-n’aurez-pas-ma-haine, elle veut que June y aille aussi pour témoigner en personne, parce que c’est plus sympa de pisser dans un violon en public. Alors elle lance immédiatement une cagnotte Leetchi.
Pendant ce temps, Fred Waterford se rachète une virginité en racontant le plus naturellement du monde à une juge à la complaisance tellement crasse qu’elle ne peut qu’être feinte comment certains Commandants butaient « accidentellement » certaines quantités négligeables qu’étaient les putes de Jezabel. Mais pas lui : lui, il a le cul propre, lui il est sain, lui il y allait pour la qualité de la musique, des fauteuils et des toasts. Mark Tuello arrive et s’entretient avec Serena, la femme qui retournait sa veste plus vite que son ombre. En off elle lui fait un caca nerveux car elle trouve que son criminel de mari n’est pas suffisamment mis sur un piédestal, que son interlocutrice pourrait, à défaut de lui sucer la bite, au moins lui faire une petite feuille de rose et que la procédure pour sa libération ne va pas assez vite, confirmant par là-même qu’elle est définitivement irrécupérable (les hormones n’excusent pas tout Serena) et que la place qu’elle s’est choisie est bien au côté de son salopard d’époux, dans un caveau, enterrés vivants, avec des fourmis rouges qui piquent si possible.
Emily débarque chez June avec son gamin parce que c’est un moulin on a dit (euh… ils vivent de quoi tous ces gens ?). Elles discutaillent justice expéditive, Ancien Testament et incapacité à refaire sa vie en oubliant tous les chouettes moments de peur et de violence vécus à Gilead.
Alors comme pour combattre une phobie (ou la gueule de bois), il faut soigner le mal par le mal, June va rendre une petite visite de courtoisie à Fredo. Elle le provoque en lisant ostensiblement toutes les couvertures des livres qui traînent, il fait preuve d’une condescendance abjecte parfaitement gerbante, ils se remémorent de bons souvenirs communs dont ils n’ont visiblement pas la même version et il la pardonne de les avoir tournés à son avantage pour ne pas passer pour une salope devant son mari au tribunal, prouvant à son tour qu’il est non seulement irrécupérable (la question ne s’était même jamais posée en réalité) mais aussi qu’il est persuadé que ses simulations étaient sincères, confirmant par là-même que sa place est au côté de sa poufiasse d’épouse, dans un caveau, enterrés vivants, avec des fourmis rouges qui piquent si possible.
Fort de son statut d’intouchable, il ne se sent plus pisser. Son mépris n’ayant aucune limite, il va même jusqu’à concevoir que June ait pu un petit peu souffrir, pas d’avoir été violée, menacée, persécutée moralement et physiquement de façon quasiment permanente mais, cynisme ultime, d’avoir été séparée de sa fille. Ouais, ok, ça c’est vrai que c’était pas trop-trop cool parce que comme il va être papa, il comprend désormais la souffrance d’une mère. Aveuglé par la supériorité de mâle alpha qu’il s’est octroyé tout seul comme un gland et le vomi rempli de bile que je venais de déverser sur l’écran de mon téléphone sur lequel je regarde l’épisode, il prend allègrement June pour une grosse conne insignifiante et pousse l’arrogance encore plus loin en lui disant que Defred et la « relation particulière » qu’ils entretenaient tous les deux lui manquent. Ah ben oui c’est sûr que quand on est une petite raclure de bidet, avoir une nana totalement soumise par la terreur ça doit être jouissif ! Alors sans le savoir, il fournit à June la petite étincelle qui lui manquait pour justement rallumer la flamme de la haine dévastatrice de la Defred qu’elle était et qui, sous ses sourires forcés mais apparemment parfaitement crédibles aux yeux de son tortionnaire, passe donc en mode super-vener.
Dans la voiture, sur le trajet du retour, Luke tente de détendre l’atmosphère, de relativiser, de tirer sur son doigt, de rappeler à sa femme ce qu’était leur vie d’avant, mettant inconsciemment encore plus en évidence que c’est une époque totalement révolue. Il lui dit qu’il la comprend sauf que non Luke, tu ne la comprends pas et tu ne comprendras malheureusement jamais rien, parce que la June que tu as épousé n’existe plus. Alors, pour couper court à toute la désespérance contenue dans cette scène, June lui annonce qu’elle va buter Fred. Bon Luke, en bonne voix de la raison, il y croit pas trop, rapport au fait que ce soit pas vraiment réalisable comme projet.
June, qui rappelons-le, est passée en mode balec-Defred, va harceler Mark Tuello en bas de chez lui, faisant fi de toutes les convenances sociales, pour qu’il l’écoute alors que lui il voulait juste faire son footing. Ils partent en voiture dans un relais routier mais sympa pour y rencontrer le Commandant Lawrence qui leur propose un échange : la coalition americano-canadienne rend Fred (qui leur a déjà donné pas mal d’infos) à Gilead et Gilead libère 22 prisonnières pour accointance avec Mayday. Du coup, Mark Tuello est un peu pris par les burnes : si June a bien compris que la vie d’une seule femme (la sienne en l’occurrence) vaut moins que celle de Waterford (on est plus à Gilead mais faut quand même pas charrier), pour une raison purement mathématique celle de Waterford vaut moins que celle de plein de femmes réunies. Tuello promet de soumettre la proposition à ses supérieurs et Lawrence exulte : ça c’est son ex-Servante vindicative ! Mais comme il la connaît bien, il sait que cette vengeance-là, si elle peut contenter June, elle ne sera pas suffisante pour Defred la psycho, insinuant dans sa petite tête que, contrairement à ce que pensait Luke, ça n’est peut-être pas si irréalisable que ça comme projet.
Dans l’auberge espagnole qui sert de point de chute à June quand elle n’est pas en vadrouille, le club des cinq parlent de l’éventualité de la réussite du transfert de Fred à Gilead. Si Rita, Luke et Moira se satisfont d’un procès et d’une incarcération, Emily a bien su déceler la petite lueur de haine sadique dans le regard de son ancien binôme de commissions qui lui avoue qu’elle veut tout bonnement voir son ravisseur mourir de peur.
Avant de prendre l’avion pour Genève, Fred va dire au revoir à Serena qui nous la joue femme d’affaires détachée (en même temps, étant donné que c’est elle qui est à l’origine de pas mal de lois liberticides à Gilead, on sait qu’elle a les dents qui rayent le parquet et que chez les Waterford, c’était quand même vachement elle le cerveau de la bande). Au moment de monter en voiture direction l’aéroport, il est arrêté par Mark Tuello qui lui annonce qu’il ne va plus à Genève et que sa demande d’immunité a été rejetée. Il est balancé dans un fourgon et il n’est pas très content parce qu’il ne mérite pas un traitement pareil, nan mais attendez, c’est quand même un mec quoi.
Sur un pont à la frontière entre le Canada et ce qu’étaient les USA, Fred est donc échangé pour être jugé selon les lois de Gilead contre les 22 prisonnières, affront ultime pour un connard misogyne de son espèce. Comme il est vraiment très vexé, il dit plein de choses méchantes à Mark Tuello comme quoi il est jaloux parce qu’il voudrait bien baiser Serena Joy mais qu’il peut pas parce qu’elle est pas à lui, nananère. Nick débaroule aux côtés de Joseph, le Commandant Lawrence. Il ordonne aux Daft Punk d’emmener le prisonnier, ce à quoi Jojo le négociateur ne peut pas s’opposer vu qu’apparemment, depuis la fin de leur collaboration musicale, ils sont devenus des Zyeux et qu’ils ont vachement plus de pouvoir qu’un simple Commandant.
Fred, qui n’est pas très physique il faut l’avouer, finit par se vautrer, ses poursuivantes lui tombent dessus, et June lui arrache un bout de cou avec les dents, en souvenir de l’époque où elle luttait pour ne pas laisser libre court à un déchaînement de violence à son endroit (et puis parce qu’elle a peut-être un peu faim). Toutes unies dans la même colère destructrice, elles s’acharnent sur lui à mains nues parce que pas besoin d’arme quand on a les boules à ce point. Au petit matin, le devoir accompli, les vengeresses toutes barbouillées de sang humain regagnent leurs pénates.
Serena attend un appel de Genève de son mari qui peinera à arriver, forcément, et le pauvre préposé à la distribution du courrier de la prison pousse un petit cri en ouvrant un colis adressé à la future parturiente qui contient l’alliance de Fred, ainsi que son doigt… parce qu’elle est comme ça June, elle est magnanime et toujours prête à aider à son prochain ! Alors quand elle s’est souvenue qu’il manquait un doigt à Serena Joie depuis la saison 2, elle n’a pas hésité une seconde à lui en envoyer un de rechange. Si elle peut rendre service…
June rentre chez elle encore toute cochonnée et va faire un gros câlin à sa fille histoire de bien la traumatiser à son tour. Luke se réveille et il est incroyablement surpris de la trouver là parce qu’il a vraiment le sommeil très lourd et qu’il ne s’est jamais aperçu qu’elle manquait à l’appel dans le lit conjugal. Comme c’est un peu le Jean Neige de la série, il comprend vite (même s’il faut lui expliquer longtemps) que sa femme est allée jusqu’au bout pour assouvir sa vengeance. Ça le fout littéralement sur le cul alors qu’elle l’avait pourtant prévenu. Elle profite de ses derniers instants avec Nichole avant de s’en aller, vu qu’elle vient un peu de commettre un meurtre et de foutre en l’air toutes les chances infinitésimales qu’elle avait de refaire sa vie avec son mari (bon, c’est pas comme si elle y mettait de la super bonne volonté depuis le début non plus).
C’est bon ? Tu as compris maintenant Luke que, même si elle est encore vivante, tu dois faire le deuil de ta femme, que Gilead l’a irrémédiablement détruite, qu’elle ne sera plus jamais la personne que tu as épousée, que ce nouveau départ au Canada avec toi, c’est une vie dont elle ne veut pas (saloperie de sentiments pour Nick) et qu’elle ne peut pas avoir (saloperie de lésions psychologiques irréversibles) ou elle doit encore te faire un putain de dessin ?
Et pendant ce temps, le cadavre de Fred Waterford sèche au bout d’une corde dans le no man’s land, juste au-dessus de la maxime de la première Defred, morte pendue dans sa chambre :
Ne laisse pas les salauds te tyranniser.
Faut pas la faire chier, la Defred.